Violences sexuelles à l’Institut national des jeunes sourds de Paris : la direction annonce un plan de lutte

Secouée par une affaire de viols au sein de l’établissement, la direction a annoncé des mesures à la suite d’une manifestation de parents réclamant davantage de sécurité pour les élèves.

Paris (Ve), rue Saint-Jacques, le vendredi 14 juin 2024. Une quarantaine de personnes avaient manifesté devant l'établissement pour réclamer des mesures de protection. Elles ont, apparemment, été entendues. LP/Denis Courtine
Paris (Ve), rue Saint-Jacques, le vendredi 14 juin 2024. Une quarantaine de personnes avaient manifesté devant l'établissement pour réclamer des mesures de protection. Elles ont, apparemment, été entendues. LP/Denis Courtine

    Leur mobilisation a payé. La quarantaine de personnes qui avaient manifesté le 15 juin dernier devant l’Institut national de jeunes sourds de Paris pour réclamer des mesures pour les élèves a finalement été reçue par le responsable de l’établissement.

    Le directeur, arrivé récemment, a annoncé une série de mesures à la suite de l’affaire présumée de viols survenue in situ et qui a donné lieu à la mise en examen d’un ancien lycéen en mars dernier.

    Des travaux très attendus pour réaménager les toilettes

    « Nous avons renforcé la sécurité dans l’établissement, assure la direction. Nous avons considérablement étendu notre système de vidéosurveillance. Une surveillance accrue a été mise en place, dès l’accueil, incluant la présence de personnels dédiés à la protection des élèves dans les zones sensibles, comme les toilettes et autres espaces communs. »

    La fin des toilettes mixtes, c’était justement une des demandes des manifestants. Vont-elles être supprimées ? « Une étude sur leur réorganisation est en cours afin de prévenir tout risque », annonce le directeur.

    « Un dispositif d’écoute et de soutien psychologique accessible à tous les élèves et à leurs familles, géré par des professionnels spécialisés dans l’accompagnement des jeunes sourds », va être mis en place. « Nous avons ainsi désigné des référents lutte contre le harcèlement et les violences. »

    Une éducatrice spécialisée aurait été recrutée en ce sens. « Des procédures claires et transparentes pour signaler tout incident ont été renforcées afin d’assurer que chaque voix soit entendue et chaque cas traité avec la plus grande rigueur », insiste l’institut.

    L’association à l’origine de la manifestation satisfaite des mesures

    Et de rappeler que des « séances de sensibilisation à l’éducation affective et au consentement sont intégrées dans le cursus pédagogique et éducatif de l’Institut ».

    « La lutte contre le harcèlement et contre toutes les formes de violence a constitué une priorité de l’année 2023-2024 (…) Un plan d’action prévoit la désignation d’ambassadeurs, annonce d’autre part d’Institut. En outre, le conseil de discipline, sous forme de commission éducative, s’est réuni plusieurs fois cette année et a prononcé des sanctions lourdes en réponse à des actes de violence, pour garantir aux élèves et aux familles la protection et la sécurité. »



    Contactée ce vendredi, l’association Femmes sourdes citoyennes et solidaires, à l’origine de la manifestation il y a environ un mois, s’est félicitée des mesures prises par la direction. « Nous sommes satisfaites que Saint-Jacques ait pris conscience de l’importance de la surveillance des élèves, se réjouit Shirley Tong On. Nous sommes dorénavant en lien avec l’établissement pour veiller à la sécurité. »