En Guadeloupe, le couvre-feu pour les mineurs finalement levé

Cette mesure avait été ordonnée en avril, entre 20 heures et 5 heures du matin, par Gérald Darmanin pour lutter contre « une délinquance (…) de plus en plus jeune et de plus en plus armée ».

Depuis le 22 avril dernier, les mineurs n'avaient plus le droit d'arpenter les rues de Pointe-à-Pitre après 20 heures. AFP / Cedrick-Isham Calvados
Depuis le 22 avril dernier, les mineurs n'avaient plus le droit d'arpenter les rues de Pointe-à-Pitre après 20 heures. AFP / Cedrick-Isham Calvados

    La mesure avait été instaurée en avril dernier pour enrayer une flambée de la criminalité. La préfecture de la Guadeloupe a annoncé lundi soir la levée du couvre-feu pour les mineurs dans les communes de Pointe-à-Pitre et des Abymes. L’arrêté préfectoral du 20 avril 2024, pris par le préfet Xavier Lefort, « n’est plus en vigueur depuis le 23 juin à minuit », indique la préfecture dans un communiqué. Au passage, elle salue une mesure qui a eu « des effets positifs pour endiguer la délinquance des mineurs durant les deux mois de son application ».

    À Pointe-à-Pitre, « 8,9 % des faits constatés étaient commis par des mineurs sur la période d’application de l’arrêté, contre 16 % au premier trimestre 2024, ce qui permet de revenir légèrement en dessous du niveau de délinquance de 2023 (9 %) », selon la même source. Sur l’ensemble de la zone police, qui englobe notamment Pointe-à-Pitre et la commune voisine des Abymes en Grande-Terre, « la délinquance des mineurs est restée stable (…), mais au-dessus de ce qui était constaté en 2023 (6 %) », résume encore ce bilan préfectoral.

    Un plan d’action contre « les addictions et la violence »

    La préfecture souligne par ailleurs la mise en place d’ « actions partenariales (…) dans le cadre du conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) de Pointe-à-Pitre en lien avec la ville, la justice et des autres acteurs de la prévention ». Trois problématiques « prioritaires » sont visées par un plan d’action : « les addictions et la violence, l’oisiveté et la perte de confiance et d’estime de soi », et « le soutien à la parentalité ».



    « Le préfet n’exclut pas de remettre en place (un couvre-feu) en fonction de l’évaluation de ce plan d’actions et de l’évolution de la délinquance ». Appliquée depuis le 22 avril entre 20h00 et 5h00 du matin, cette mesure avait été ordonnée par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour lutter contre « une délinquance (…) de plus en plus jeune et de plus en plus armée », puis avait été reconduite et adaptée un mois plus tard.