Retard du prolongement de la ligne 4 : les habitants de Montrouge et Bagneux fatalistes

La RATP vient de faire savoir que le prolongement de la ligne depuis Mairie de Montrouge jusqu’à Bagneux était retardé de six mois. En cause : des acquisitions foncières autour de la future station Verdun Sud.

 Bagneux, 28 février 2018. La RATP a annoncé un retard de six mois pour le chantier du prolongement de la ligne 4 du métro. Ici, le chantier de la station Verdun Sud.
Bagneux, 28 février 2018. La RATP a annoncé un retard de six mois pour le chantier du prolongement de la ligne 4 du métro. Ici, le chantier de la station Verdun Sud. (LP/A.R.)

    Personne ne semble vraiment étonné par la nouvelle. Plutôt résigné. « On s'y attendait… C'est toujours comme ça les chantiers non? », ironise Colette, habitante du quartier depuis trente ans. La RATP vient d'annoncer que le chantier du prolongement de la ligne 4 du métro allait prendre… six mois de retard. Initialement annoncé pour la fin 2020, le nouveau bout de ligne n'entrera finalement en service qu'à la mi-2021.

    Deux nouvelles stations sont concernées, dans le prolongement de la station Mairie de Montrouge, terminée en 2013. A Bagneux, dans le quartier Victor-Hugo, avec une correspondance avec la future ligne 15 du Grand Paris Express, mais aussi un peu plus haut à la frontière avec Montrouge.

    Et c'est à cause de cette station, baptisée Verdun Sud, que le chantier aurait du retard selon la RATP. Plus précisément, à cause d'une difficulté foncière à cet endroit. « Pour ce projet, les acquisitions foncières ont eu un fort impact sur le planning général des travaux », explique la régie. Et particulièrement la « nécessité de reloger une famille en difficulté qui habitait sur l'emplacement de la station », côté Montrouge.

    « On n'en voit pas le bout »

    « Deux maisons et un restaurant ont été détruits pour le chantier. Il y avait environ cinq familles qui vivaient là », calcule Bernard. Cet habitant, installé dans le quartier depuis plus de quinze ans, se souvient que « les familles sont restées longtemps ». « J'étais même étonné. Je voyais encore de la lumière alors que les fenêtres étaient déjà condamnées et des barrières avaient été installées autour des bâtiments », confie cet habitant.

    Mais « la difficulté a été complètement levée en 2016 », précise la RATP. « On a rephasé le planning et on a réussi à limiter le retard à six mois plutôt qu'un an », explique-t-on à la RATP. « J'aurais préféré six mois d'avance que six mois de retard », souffle une propriétaire montrougienne, dont l'entrée se situe en face du chantier.

    Anita, locataire côté Bagneux, est encore plus pessimiste. « On n'en voit pas le bout, lâche-t-elle. Six mois, ça peut paraître peu. Sauf que, quand on côtoie tous les jours le chantier, le temps est beaucoup plus long ! ». « On continue de subir. On n'a pas vraiment le choix », renchérit Marie-Odile, dont le logement est au-dessus de la future station de métro de Bagneux.

    Les premiers rails posés en avril

    Malgré ce retard, la RATP assure que le chantier se déroule dans les temps « d'un point de vue technique ». En avril, les premiers éléments voie ferrée devraient être posés dans le tunnel. Et les travaux d'aménagements de la station Bagneux commenceront aussi dans l'année.

    « Les travaux avancent aujourd'hui à un bon rythme », confirme la maire (PCF) de Bagneux, Marie-Hélène Amiable. Qui « regrette » tout de même le retard annoncé « qui n'est en aucun cas du fait de la ville ».