États-Unis : après des semaines de chaos, Mike Johnson élu président de la Chambre des représentants

Le conservateur Mike Johnson a été élu ce mercredi président de la Chambre des représentants américaine, mettant fin à des semaines de blocage.

Mike Johnson est un farouche allié de l'ancien président américain Donald Trump. Reuters/Nathan Howard
Mike Johnson est un farouche allié de l'ancien président américain Donald Trump. Reuters/Nathan Howard

    C’est la fin de trois chaotiques semaines de blocage au Congrès. Mike Johnson, un fervent partisan de l’ex-président Donald Trump, a été élu mercredi président de la Chambre américaine des représentants. Mardi soir, il avait remporté un scrutin interne aux républicains.

    L’exaspération des républicains, soucieux d’en finir avec une séquence de blocage qui a embarrassé beaucoup d’entre eux, a joué en sa faveur. L’élu de Louisiane, inconnu du grand public, a réussi à obtenir 220 voix lors du scrutin.

    Blocage du Congrès

    En plus d’embarrasser la droite, l’impasse à la Chambre a empêché jusqu’ici le Congrès de répondre à la demande du président Joe Biden d’une aide à l’Ukraine et Israël, en guerre respectivement contre la Russie et le Hamas. Ces textes pourront donc à nouveau être examinés, tout comme le budget fédéral américain.

    « Nous rétablirons la confiance dans cette instance (la Chambre des représentants, NDLR). Nous ferons avancer un programme politique conservateur global, combattrons les politiques néfastes de l’administration Biden et soutiendrons nos alliés à l’étranger », a réagi Mike Johnson sur X.

    Mike Johnson est un fervent défenseur de Donald Trump, il avait notamment appuyé les tentatives juridiques de ce dernier pour tenter de renverser le résultat de l’élection présidentielle de 2020. L’ancien président s’est d’ailleurs réjoui de cette élection sur X.

    Son élection a été accueillie par les acclamations et une ovation debout des membres de sa formation politique pourtant majoritaire à la Chambre, le Parti républicain, visiblement soulagés de voir le bout du tunnel. « Ami de tous, ennemi de personne » selon les mots de l’élue républicaine Elise Stefanik qui l’a présenté à l’hémicycle, il va devoir aussitôt s’atteler à de lourdes tâches.

    D’abord en se lançant dans des discussions qui s’annoncent ardues pour éviter une paralysie budgétaire de l’administration fédérale à la mi-novembre, non seulement avec des négociateurs chevronnés comme le sénateur démocrate Chuck Schumer et le président Joe Biden, mais aussi les membres de son propre parti. Ensuite en naviguant entre les positions de ses collègues républicains, qui affichent au grand jour depuis des semaines de profonds désaccords, pour répondre à la demande de fonds demandés par Joe Biden pour l’Ukraine et Israël.

    Farouche trumpiste

    Johnson a été soutenu par le chef de la majorité républicaine à la Chambre Steve Scalise et par le président de la commission des affaires judiciaires Jim Jordan, qui ont tous deux échoué à se faire élire au perchoir. Il a aussi pu compter sur l’appui de Matt Gaetz, farouche trumpiste et instigateur de la chute de Kevin McCarthy. Mike Johnson est « un homme honorable » qui « va faire de grandes choses pour le pays », a-t-il dit avant le vote, affirmant que la tendance favorable à Donald Trump prenait de l’ampleur.

    « Si vous pensez que le glissement de Kevin McCarthy vers le trumpiste Mike Johnson n’est pas le signe de la montée en puissance de ce mouvement, et de la réelle place du pouvoir au sein du Parti républicain, alors vous n’avez pas suivi ce qui se passe », a-t-il lancé.



    Une tendance qui n’a pas échappé aux démocrates. « Qui peut apaiser Donald Trump, voici ce dont il s’agit », a dit l’élu Pete Aguilar en allusion au tumulte au sein du parti rival. Johnson a fait son entrée à la Chambre des représentants en 2017 après avoir suscité la controverse avec des législations considérées comme hostiles aux personnes LGBT en Louisiane. Ce père de quatre enfants a aussi voté contre la codification des protections fédérales pour le mariage homosexuel l’an dernier.

    Et il était le chef de file de plus de 100 républicains qui ont signé une note juridique appuyant une plainte visant à annuler les résultats de l’élection de 2020 dans quatre États remportés par le président Joe Biden. ABC News l’a interrogé mardi soir sur cette plainte sur laquelle la Cour suprême a refusé de statuer, mais il s’est contenté de répondre « question suivante » pendant que ses collègues huaient la journaliste.