Iran : le bilan officiel de la double explosion abaissé à 84 morts

L’attaque est survenue mercredi à Kerman, lors des célébrations du quatrième anniversaire de la mort du général Qassem Soleimani, tué en 2020.

Deux explosions ont fait de nombreuses victimes au sud de l'Iran mercredi, alors qu'une foule était rassemblée près de la tombe du général Soleimani tué en 2020. AFP/ISNA/Sare Tajalli
Deux explosions ont fait de nombreuses victimes au sud de l'Iran mercredi, alors qu'une foule était rassemblée près de la tombe du général Soleimani tué en 2020. AFP/ISNA/Sare Tajalli

    Le bilan reste lourd. L’Iran a révisé ce jeudi à la baisse le nombre officiel de morts dans l’attentat perpétré la veille dans le sud du pays, faisant état désormais de 84 décès. Un précédent décompte fourni mercredi par les médias d’État recensait 95 morts et de 181 blessés.

    « Selon les dernières statistiques, 84 personnes ont été tuées », a annoncé ce jeudi à la télévision d’État le chef des services d’urgence du pays, Jafar Miadfar, faisant état de « 284 blessés, dont 195 sont toujours hospitalisés ». Selon Jafar Miadfar, l’état dégradé de certains corps après l’explosion a compliqué le recensement des victimes. Le ministre de l’Intérieur, Ahmad Vahidi, a averti que le bilan des morts pourrait s’aggraver, certains blessés se trouvant dans un « état critique ».

    Le pays a décrété jeudi « journée de deuil national » après cette attaque, la plus meurtrière dans le pays depuis 1978.

    Près de la tombe du général Soleimani

    La double explosion s’est produite à Kerman (sud) près de la tombe du général Qassem Soleimani, architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué début janvier 2020 dans une attaque de drone américaine en Irak.

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    Une foule compacte composée de représentants de la République islamique et d’anonymes y était rassemblée pour commémorer le quatrième anniversaire de la mort du général iranien, qui était l’une des personnalités les plus populaires du pays. Qassem Soleimani, 62 ans, avait été tué en janvier 2020 lors d’une attaque de drone américain en Irak. Au sein des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, il était le chef de leur bras armé, la Force al-Qods, chargée des opérations extérieures.

    L’attaque qui n’a pas été revendiquée dans l’immédiat, survient dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit il y a près de trois mois entre Israël et le Hamas à Gaza, et au lendemain de l’élimination d’un haut responsable du mouvement islamiste palestinien dans une frappe de drone près de Beyrouth.

    Un acte « terroriste » selon le pouvoir iranien

    L’attaque a été rapidement qualifiée d’acte « terroriste » par Rahman Jalali, adjoint au gouverneur de la province de Kerman, dans le sud de l’Iran. Le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei a promis une « réponse sévère », tandis que le président iranien Ebrahim Raïssi a condamné un acte « odieux et lâche ».

    Son homologue russe Vladimir Poutine l’a jugé pour sa part « choquant par sa cruauté et son cynisme » dans un message envoyé à Ebrahim Raïssi et à l’ayatollah Ali Khamenei, selon le Kremlin.

    « L’UE exprime sa solidarité avec le peuple iranien », a indiqué un porte-parole du service diplomatique de l’UE dans un communiqué, dénonçant un « nombre choquant » de victimes civiles. Les auteurs de cet attentat « devront rendre des comptes », est-il également écrit.