Paris : le préfet de région lance le plan Hiver pour les sans-abri

Chaque jour à Paris, l’Etat met à disposition 30 000 places d’hébergement d’urgence. Cet hiver, 1 200 places supplémentaires seront créées.

 Ce vendredi au Palais de la femme, 94 rue de Charonne (XIe). Actuellement, 350 femmes et une vingtaine d’enfants vivent dans de petits studios dont le loyer est fonction de leur revenu.
Ce vendredi au Palais de la femme, 94 rue de Charonne (XIe). Actuellement, 350 femmes et une vingtaine d’enfants vivent dans de petits studios dont le loyer est fonction de leur revenu. LP/Ph.B.

    « Nous sommes prêts », a martelé ce vendredi après-midi Michel Cadot, préfet de la région Ile-de-France, en lançant le plan Hiver destiné à mettre à l'abri du froid les personnes sans toit.

    C'est dans un centre d'hébergement géré par l'Armée du salut, le Palais de la femme (XIe), que le préfet a rappelé « la responsabilité de l'Etat qui est non seulement d'héberger mais aussi d'accueillir dans des conditions dignes et sûres, trouver des solutions aux problèmes de santé, administratifs… et travailler au mieux-être de chacun ».

    Chaque jour en Ile-de-France, l'Etat met à disposition des personnes à la rue 100 00 places d'hébergement d'urgence (dont 30 000 à Paris), moyennant un budget de 850 M€ en 2017. Aux 1 215 lits supplémentaires ouverts l'an dernier et pérennisés depuis, s'ajouteront cet hiver 2 745 places nouvelles, dont 1 200 à Paris. « Coordonnées par le Samu social, les maraudes reprennent », ajoute Michel Cadot.

    Le préfet de région Michel Cadot échange avec Anastasia, née en Ouzbékistan

    Actuellement, 350 femmes et une vingtaine d'enfants vivent au Palais de la femme dans de petits studios dont le loyer est fonction de leur revenu. Une vingtaine de migrants habitent aussi dans ce bel immeuble construit en 1910 dont certaines salles comme la bibliothèque ont conservé céramiques et vitraux de la Belle Epoque. Au 1er janvier 2018, 40 places d'hébergement d'urgence supplémentaires seront ouvertes. En cas de grand froid, l'établissement accueillera aussi vingt autres sans-abri dans une salle mise à disposition par la mairie du XIe.

    De façon informelle, Michel Cadot a rencontré quelques résidentes. A Anastasia, née en Ouzbekistan il y a 65 ans, il a confié : « Nous sommes presque conscrits (NDLR : nés la même année) ! ». C'est avec Soreya, originaire du Val-d'Oise, que l'échange a été le plus nourri. Mère de deux enfants de 18 mois et 10 ans, cette femme de 31 ans est arrivée au Palais de la femme « en urgence en 2010 ».

    Jusqu'à présent, des problèmes de santé l'ont empêchée de reprendre un poste de vendeuse de prêt-à-porter. Lorsque sa fille, élève en CM 2 à l'école Saint-Bernard voisine, a annoncé au préfet que sa matière préférée était le français, celui-ci lui a demandé si elle avait appris les fables de la Fontaine. « Oui, je connais Le corbeau et le renard, lui a répondu l'écolière mais je ne peux pas la réciter ! ».