Paris : de nouveaux obstacles contre la ferme aquaponique

Déboutés en justice, les défenseurs du réservoir de Grenelle font appel et lancent une pétition pour un projet alternatif.

 Rue de l'Abbé-Groult. Le projet d'aquaponie doit être réalisé sur ces bassins d'eau non potable. Les riverains et les défenseurs de l'environnement demandent sa délocalisation.
Rue de l'Abbé-Groult. Le projet d'aquaponie doit être réalisé sur ces bassins d'eau non potable. Les riverains et les défenseurs de l'environnement demandent sa délocalisation. DR

    Le bras de fer n'est décidément pas fini, au-dessus des bassins du réservoir de Grenelle (XVe), où le projet de ferme aquaponique d'une « pariscultrice » est combattu depuis 4 ans par les riverains et les défenseurs de l'environnement. Quelques semaines après avoir été déboutés de leur recours contre le permis de construire, accordé il y a 3 ans à ce projet Green'elle, les opposants n'ont pas hésité longtemps : ils font appel. « Le tribunal n'a pas statué sur certains de nos moyens », défendent les représentants de Respiration Paris 15 et FNE Paris.

    Les riverains toujours déterminés

    Prêts à jouer de tout l'arsenal possible pour obtenir la délocalisation de l'entreprise piscicole, ils lancent aussi une pétition, exhortant la maire de Paris et son adjointe à l'alimentation durable, Audrey Pulvar, à « délocaliser le projet sur un site approprié », et à engager « une véritable concertation, afin d'aboutir à un projet de biodiversité respectueux du patrimoine et de l'environnement, construit avec les riverains, les associations de quartier et la mairie du XVe ». Lancée sur le site dédié change.org, la pétition « Co-construisons un projet de biodiversité » rassemble déjà plus de 220 soutiens.

    La pariscultrice veut aller au bout de son projet

    Green'elle aurait pourtant dû voir le jour « d'ici l'été », ainsi qu'espérait l'avocate de la pariscultrice, après l'issue très clairement favorable de la première passe d'arme juridique. D'où la surprise de Me Katia Leselbaum, face à un appel qui n'entame pas la détermination de sa cliente, et qu'elle considère comme une manœuvre dilatoire, fondée sur une opposition de principe. « Cela va décaler le projet dans le temps mais nous croyons à sa légalité, et tout cela aboutira peut-être à ce que nous lancions nous-mêmes une procédure pour recours abusifs », prévient l'avocate. Quant à la pétition, qui réclame l'attribution d'un autre site au projet Green'elle, difficile pour Me Leselbaum d'y trouver sens : « Ma cliente a imaginé son projet écologique sur ce site, c'est le principe même de l'appel à projet des Parisculteurs, et la raison pour laquelle elle a été lauréate! »

    Pour autant, les cafouillages du dernier Conseil de Paris n'ont fait que remotiver les opposants, échaudés par le revirement des conseillers écologistes, qui ont retiré leur vœu demandant le retrait ou la suspension du projet. « Les écologistes ont agi sous la pression de la mairie de Paris » fulminent les représentants de FNE Paris et de Respiration Paris 15, qui reprennent leur croisade et militent pour « un projet alternatif de biodiversité en zone humide, valorisant le site grâce à la remise en eau et à la végétalisation des abords des réservoirs, ce qui permettrait à la faune de s'y réinstaller et de s'y développer ».