À l’Assemblée, un député LR remet en cause le «prétendu réchauffement climatique»

L’élu du Maine-et-Loire Jean-Charles Taugourdeau s’adressait ce mardi après-midi au gouvernement dans l’hémicycle.

 Jean-Charles Taugourdeau en 2013 à l’Assemblée nationale.
Jean-Charles Taugourdeau en 2013 à l’Assemblée nationale. ERIC FEFERBERG/AFP

    Des paroles climatosceptiques au cœur du Palais Bourbon. Ce mardi après-midi, le député LR Jean-Charles Taugourdeau a explicitement remis en cause l'existence du réchauffement climatique. Et ce devant l'ensemble de l'hémicycle, alors qu'il prenait la défense des petits entrepreneurs.

    « Tous ceux qui travaillent n'en peuvent plus de la multitude de normes édictées au nom du développement durable et du prétendu réchauffement climatique », a-t-il soufflé, alors qu'il s'adressait à Édouard Philippe. « Vous savez ce qu'ils disent les Français dans nos campagnes ? Que c'est le nouveau truc à la mode pour nous pomper notre fric », a poursuivi l'élu du Maine-et-Loire.

    « Pas l'avis commun des Républicains »

    Brune Poirson, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, s'est dite « assez choquée par ces propos ». « On peut discuter de la méthode mais pas nier une réalité », a-t-elle lâché, elle aussi présente à l'Assemblée nationale.

    Si ses confrères LR se sont faits discrets lors de cette prise de parole, l'un d'eux, Stéphane Viry, a tenu à affirmer après coup que « ce n'est pas l'avis commun des Républicains ». Matthieu Orphelin, ex-LREM et lui aussi élu du Maine-et-Loire, s'est lui offusqué de ces propos. Estimant sur Twitter que cela devenait « rare de croiser des députés ouvertement climatosceptiques ».

    Interrogé en fin de journée par La Chaîne parlementaire (LCP), Jean-Charles Taugourdeau a assumé sa position. Malgré quelques bafouillements. « Au nom du réchauffement climatique, on se permet de faire tout et n'importe quoi. Il est dit dans la Charte de l'environnement qu'on doit observer un principe de précaution. Il y a des climatologues qui défendent une thèse, d'autres qui en défendent une autre […] C'est juste ça que je dis », s'est-il justifié. Avant de critiquer, en guise de conclusion, « le lobby du développement durable ».

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    Une augmentation de près de 7°C dans le pire des cas

    Depuis 1990, la très grande majorité des études scientifiques étayent l'existence de cette hausse de la température sur Terre. C'est notamment le cas du célèbre groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).

    À l'époque, leur premier rapport prévoyait un réchauffement global de 3 °C en 2100. « La température par rapport à l'effet de serre se réchauffe de deux dixièmes de degré Celsius par décennie. On est en ce moment, sur ce rythme-là. On suit la trajectoire annoncée », confirmait encore récemment au Parisien Jean Jouzel, climatologue et glaciologue français.

    Cette augmentation pourrait même atteindre 7 °C en 2100, selon le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et Météo-France.

    À Longyearbyen, aux avant-postes du réchauffement climatique