Assemblée nationale : la session extraordinaire, qui ne plaît ni à l’Elysée ni à Matignon ni au Sénat, s’éloigne

La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a réclamé à Emmanuel Macron la convocation d’une session extraordinaire du Parlement. Mais toutes les parties n’y sont pas favorables.

Yaël Braun-Pivet, ici en mars, souhaitait la convocation d’une session extraordinaire du Parlement pour reprendre les travaux «interrompus par la dissolution». LP/Frédéric Dugit
Yaël Braun-Pivet, ici en mars, souhaitait la convocation d’une session extraordinaire du Parlement pour reprendre les travaux «interrompus par la dissolution». LP/Frédéric Dugit

    La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a réclamé à Emmanuel Macron la convocation d’une session extraordinaire du Parlement. L’occasion ainsi de pouvoir entendre Michel Barnier, le nouveau Premier ministre, sur les grandes orientations de la politique qu’il entend mener et de reprendre, disait-elle, les travaux « interrompus par la dissolution ». On n’en prend pas le chemin.

    Ni l’Élysée ni Matignon ni le Sénat n’y sont très favorables, selon nos informations. Le président du Sénat de la Chambre haute, Gérard Larcher, au premier rang concerné, juge qu’il faut prendre le temps et ne pas se précipiter. Le chef de l’État partage le même avis.

    Le discours de politique générale « début octobre »

    Déjà pour laisser au nouveau Premier ministre le temps de parer aux urgences : la constitution d’un socle programmatique après discussion avec les autres formations politiques, la mise en place d’un gouvernement qui tient compte de ces équilibres, l’urgence de bâtir un projet de loi de finances crédible qui dégage de nécessaires économies. Et enfin, bien sûr, la question de la motion de censure. Rien n’interdit à Michel Barnier de faire aussi un peu de politique…



    Tant qu’il n’y a pas le Parlement et que les députés ne siègent pas, le Premier ministre ne peut être renversé. CQFD. Samedi, lors de son premier déplacement comme chef du gouvernement, Michel Barnier a d’ailleurs confirmé qu’il prévoyait de faire son discours de politique générale « début octobre ». Soit au moment de la session ordinaire qui s’ouvre le 1er octobre.

    Pourquoi offrir une tribune à ses opposants qui le mettent sous surveillance — comme le RN — ou entendent le faire tomber, comme le Nouveau Front populaire ? La gauche a déjà indiqué vouloir faire trébucher le nouveau locataire de Matignon. L’exécutif le sait : aujourd’hui tout jour supplémentaire est un jour gagné.