Bayrou : « L'Europe, c'est nous »

Montpellier (Hérault)  

Bayrou : « L'Europe, c'est nous »

    Accusé de battre campagne sous le signe franco-français de l'antisarkozysme, François Bayrou n'a parlé que d'Europe hier à Montpellier (Hérault). Enfin presqueâ?¦ Il a vertement répondu « aux canonnades » dirigées contre le MoDem, n'oubliant personne dans ses piques : « Les premiers destinataires de notre programme, ce seront les dirigeants des autres partis, Martine Aubry, Xavier Bertrand et Daniel Cohn-Bendit, afin qu'eux et leurs adhérents voient la différence entre le vide et le plein ! » Il a adressé un message spécial à la première secrétaire du PS, qui l'accuse de ne penser « qu'à lui en 2012 » (lire en page 5) . « Je suis étonné qu'au PS, censé être le principal parti d'opposition, le mot opposant soit devenu un gros mot », a lancé Bayrou devant plus de 400 militants.

    Le « zombie » Barroso

    Entouré de l'ancien maire de Rome, du Parti démocrate italien, Francesco Rutelli, et de l'ex-Premier ministre belge Guy Verhofstadt, Bayrou a sonné la charge : il a classé le président José-Manuel Barroso dans la catégorie des « zombies que trop de gens veulent mettre en fonction à l'Europe » et assuré que le MoDem n'enverrait pas siéger à Strasbourg « des cumulards qui prennent le Parlement européen pour une roue de secours ». Même le banquier Jean Peyrelevade, que l'on avait peu vu au MoDem ces derniers mois, s'est livré a une analyse de la crise économique, se flattant d'avoir ajouté au programme du MoDem la création d'un régulateur européen unique du système financier, faisant contre-pied aux Américains.

    Pour le scrutin du 7 juin, Bayrou a conçu un slogan court : « Nous l'Europe », celle des citoyens français. « Prétendre qu'on va discuter du destin de l'Europe sans réfléchir à ce qui se passe en France, c'est une escroquerie absolument incroyable. Comme si les gens qui souffrent allaient se laisser distraire de leurs difficultés, simplement parce que certains qui vivent dans le chaudron européen n'ont pas envie que les citoyens s'en mêlent. » Le centriste veut se « rebeller » contre « l'Europe des spécialistes en vase clos ».