Coronavirus : bientôt un statut de «reconnaissance nationale» pour les enfants de soignants décédés ?

Plusieurs dizaines de députés soutiennent cette démarche soumise au ministre de la Santé. Ces enfants « sont des dommages collatéraux de la crise sanitaire que nous vivons », justifie son initiateur, le député LREM François Jolivet.

 Les enfants de soignants décédés pourraient être aidés notamment financièrement
Les enfants de soignants décédés pourraient être aidés notamment financièrement LP/JULIEN BARBARE

    Ils sont quinze, et laissent derrière eux des enfants souvent en bas âge. Ces soignants font partie des plus de 15 000 victimes qui ont perdu la vie, en France, à cause du Covid-19. Le député LREM François Jolivet, soutenu par plusieurs dizaines de ses collègues, a lancé un « appel » pour octroyer aux enfants de ce personnel décédé un statut de « reconnaissance nationale ». « Nous devons les accompagner dans cette épreuve, pour mieux leur permettre de la surmonter », lit-on dans le texte relayé sur les réseaux sociaux.

    « Dans mon département de l'Indre, nous avons une aide-soignante, avec quatre enfants mineurs qu'elle élevait seule, qui est morte. Aujourd'hui, ils n'ont plus de parents, cela m'a posé un problème de conscience », indique François Jolivet, contacté par le Parisien. « Ils sont des dommages collatéraux de la crise sanitaire que nous vivons », poursuit-il.

    Cet éventuel nouveau dispositif « devra protéger » ces garçons et ces filles « par des mesures concrètes, pour leur garantir un avenir avec comme mère ou comme père : l'Etat », est-il écrit dans l'appel.

    Les enfants pourraient, par exemple, bénéficier d'aides à la recherche d'emploi, de bourses ou d'un régime fiscal particulier. « Il peut y avoir des aspects financiers, mais il y a aussi un besoin de reconnaissance et cela pourra les aider à se reconstruire », juge l'élue de Loire-Atlantique Sandrine Josse (ex LREM), qui soutient l'appel.

    Un courrier à Olivier Véran

    Ce statut de reconnaissance nationale serait très proche de celui de Pupille de la nation, accordé notamment aux enfants de militaires morts en opération. On aurait d'ailleurs pu penser que celui-ci concerne aussi les enfants de soignants puisque ceux-ci sont eux-mêmes décédés au front d'une « guerre », pour reprendre le terme utilisé par Emmanuel Macron. Mais, sa mise en œuvre étant gérée par le ministère des Anciens Combattants, « il pourrait y avoir un problème de gouvernance », juge François Jolivet.

    Le député a écrit un courrier au ministre la Santé, Olivier Véran, pour appuyer son initiative. Alors que 40 de ses collègues avaient cosigné son appel mercredi, l'élu assure, ce jeudi, être soutenu par « 70 ou 80 » députés. « Dans un premier temps, on ne l'avait adressé qu'à la majorité et aux membres apparentés, mais j'ai eu depuis des appels venant d'autres tendances politiques », conclut-il.

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