EN IMAGES. Le PS réuni pour un dernier hommage à Henri Emmanuelli

Le président François Hollande a conclu ce samedi un hommage émouvant au député décédé mardi, Henri Emmanuelli. Dans la salle de Mont-de-Marsan (Landes), les socialistes sont apparus unis autour de la dépouille de cette figure de la gauche du PS.

    «Qu'Henri sache bien que la République le salut et ne l'oubliera jamais.» C'est ainsi que François Hollande a conclu, ce samedi, un hommage émouvant au responsable socialiste décédé mardi dernier, devant plus de 2000 personnes visiblement touchées par les mots du président.


    Au premier rang de la salle Mitterrand de Mont-de-Marsan (Landes), bon nombre d'élus ont même eu du mal à retenir leurs larmes. Celles de Benoît Hamon, qui avait appris quasi en direct la mort de son mentor, ne font aucun doute. Quelques jours auparavant, le candidat à la présidentielle avait confié le considérer comme un «père en politique», «une forme d'âme soeur».

    Autour de la dépouille d'Henri Emmanuelli, le Parti socialiste semble même avoir mis de côté ses divisions, pour célébrer cet «homme libre, qui avait décidé de sa vie», a répété le chef de l'Etat, la gorge nouée dans les dernières minutes d'un long discours. Pour lui, a-t-il confié, le député des Landes, figure de la gauche de la gauche, était un «ami indomptable, à la fidélité inaltérable» ; «un alliage fait d'acier trempé et de larmes sincères», présent «à chaque fois que l'essentiel était en jeu».

    La politique jamais bien loin des discours de Hollande

    Celui qui fut son prédécesseur au poste de Premier secrétaire du PS «voulait une société plus juste, où l'égalité serait réelle, l'argent à sa place et le progrès partagé par tous», a poursuivi le chef de l'Etat, avant de se lancer dans l'un de ses traditionnels sous-entendus politiques : «Henri Emmanuelli voulait que la gauche gouverne» contrairement à «ceux qui aspirent à une opposition tranquille et rédemptrice. Il savait que ce confort-là, c'était plus de précarité pour celles et ceux qui souffrent».

    François Hollande aurait-il osé là un message à Benoît Hamon, déjà bien attristé, ou plus généralement aux électeurs de gauche ? Car le président d'enchaîner : «Henri rappelait non sans provocation - il en usait -, non sans malice - il en avait - qu'il avait été banquier (chez Rothschild, l'ancien employeur d'Emmanuel Macron, ndlr). Non pour vanter quelque bonus mais pour dire qu'il connaissait la finance, qu'il ne fallait ni la redouter, ni céder à ses charmes, qu'elle devait simplement être maîtrisée et au service de l'économie réelle.»

    Dans la foule, toutes les sensibilités du PS se sont recueillies toutefois à l'unisson. Des soutiens de Benoît Hamon à ceux qui se laissent tenter par Emmanuel Macron, les députés ont même fait livrer 287 roses rouges à l'espace François Mitterrand, le même nombre que celui des représentants socialistes à l'Assemblée. Une parenthèse dans cette campagne présidentielle qui les éloigne.