Fillon : le discours de Sarkozy à Dakar a été «mal lu»

Fillon : le discours de Sarkozy à Dakar a été «mal lu»

    Le Premier ministre français François Fillon a assuré jeudi à Yaoundé que le discours de Nicolas Sarkozy à Dakar en 2007 sur «l'Homme africain» avait été «mal lu». Les propos du chef de l'Etat avaient provoqué un tollé et suscité une vive réaction de la socialiste Ségolène Royal, qui avait présenté des excuses pour le président de la République.

    «Je pense que le discours de Dakar a été mal lu par un certain nombre d'observateurs qui en ont extrait une phrase et qui ont essayé (...) de donner avec cette phrase la couleur d'un discours qui était très différent», a affirmé le dirigeant français lors d'une conférence de presse à l'Institut des relations internationales du Cameroun (IRIC).

    Au cours de son premier déplacement en Afrique subsaharienne, le 26 juillet 2007, le président français avait affirmé au Sénégal que «le drame de l'Afrique, c'était que l'Homme africain n'était pas assez entré dans l'Histoire».

    Pour François Fillon, l'essentiel du discours n'était pas dans cette phrase. «De tous les chefs d'Etat français, Nicolas Sarkozy est celui qui a dénoncé avec le plus de clarté, le plus de vigueur, dans le discours de Dakar, le colonialisme et la pratique de l'esclavage», a-t-il au contraire estimé. Invitant à «relire» ce texte, François Fillon a assuré qu'il s'agissait d'un «discours qui propose enfin à l'Afrique un vrai partenariat».

    Le Premier ministre : une amitié «débarrassée des scories du passé»

    S'exprimant peu avant devant des étudiants de l'IRIC, qui forme des jeunes diplomates du Cameroun et de la région, François Fillon a lui-même plaidé en faveur d'une nouvelle relation France-Afrique, toujours «fondée sur la vieille amitié qui nous unit» mais «débarrassée des scories du passé».

    «Nous voulons sortir des malentendus, des clichés, des caricatures. Nous voulons une relation franche» et «respectueuse», a-t-il martelé. En visite de deux jours au Cameroun, François Fillon a présidé jeudi avec le président camerounais Paul Biya à la signature de trois accords, dont un accord de défense «nouvelle génération», qui ne prévoit plus d'intervention militaire française en cas d'agression contre le Cameroun, comme cela était prévu depuis l'indépendance de ce pays.