« Honte », « choquant »… LFI crée la polémique après l’attaque d’Israël par le Hamas

Les déclarations de plusieurs membres élus ou responsable de la France insoumise ont irrité la classe politique, notamment à gauche.

La réaction de certains membres de LFI, comme le député du Val-de-Marne, Louis Boyard (en bas à gauche), a été vivement critiqué par la classe politique (illustration). LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS
La réaction de certains membres de LFI, comme le député du Val-de-Marne, Louis Boyard (en bas à gauche), a été vivement critiqué par la classe politique (illustration). LE PARISIEN / ARNAUD JOURNOIS

    La France insoumise (LFI) était accusée samedi de trouver des justifications à l’attaque du Hamas contre Israël, qui a fait de nombreux morts civils, en dénonçant d’une même voix le mouvement islamiste et la colonisation israélienne, une position en décalage avec le reste de la classe politique.

    « L’offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas intervient dans un contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem Est », a ainsi affirmé dans un communiqué le groupe parlementaire du parti de la gauche radicale.

    Le leader du parti Jean-Luc Mélenchon a expliqué que « toute la violence déchaînée contre Israël et à Gaza ne prouve qu’une chose : la violence ne produit et ne reproduit qu’elle-même ». « Horrifiées, nos pensées et notre compassion vont à toutes les populations désemparées victimes de tout cela. Le cessez-le-feu doit s’imposer », a-t-il ajouté sur la plateforme X.

    Une prise de position encore appuyée par le député LFI Louis Boyard : « Trop longtemps que la France ferme les yeux sur la colonisation et les exactions en Palestine. Trop longtemps que la France renvoie dos à dos la violence de l’État israélien et celle de groupes armés palestiniens ».

    LFI ébouriffe à gauche

    Ces déclarations de LFI au moment où la classe politique quasi unanime condamnait les attaques du Hamas ont suscité la colère d’élus socialistes, alliés du parti de Jean-Luc Mélenchon au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). « Les juifs sont toujours responsables de ce qui leur arrive. C’est une constante du discours antisémite », a ainsi répondu la sénatrice PS Laurence Rossignol à Louis Boyard.

    « Aux idiots utiles des terroristes du Hamas qui les exonèrent en relativisant au nom de l’impasse politique du conflit israélo-palestinien, de la poursuite de la colonisation, de Netanyahou… Vous me dégoûtez. Qu’on en trouve à gauche est insupportable », s’est emporté le député socialiste Jérôme Guedj.



    Le président de la Cour des comptes et ex-ministre socialiste Pierre Moscovici est sorti de sa réserve pour juger « aussi choquant que désespérant » le positionnement de LFI. Le maire de Reims, Arnaud Robinet, membre du parti d’Édouard Philippe Horizons, a pour sa part demandé « la levée de l’immunité parlementaire » des députés insoumis qui « ont franchi la ligne rouge », en invitant « la Licra et le Crif à porter plainte ».

    « Honte à LFI qui renvoie dos à dos une démocratie attaquée et un régime terroriste assassin. Cette mise en équivalence est de fait une légitimation du terrorisme du Hamas », a dénoncé le président du Crif, Yonathan Arfi, sans toutefois directement répondre à M. Robinet.

    Ruffin se démarque

    Parmi les insoumis, le député François Ruffin, l’un des candidats potentiels à la présidentielle de 2027, s’est distingué de ses camarades de parti en exprimant « une condamnation totale de l’attaque du Hamas ». Toujours à gauche, les socialistes et les écologistes ont clairement dénoncé les attaques du Hamas, tout comme la droite et l’extrême droite.

    Pour le leader communiste Fabien Roussel, les attaques du Hamas sont « inacceptables et injustifiables ». Mais il appelle à « se défaire d’une indignation sélective » et estime que le gouvernement israélien « a lourdement contribué à cet engrenage ».

    « Les frappes du groupe terroriste du Hamas contre le territoire israélien sont un acte de guerre inacceptable qui éloigne chaque jour un peu plus tout espoir de paix. Dans ces heures difficiles, nous sommes plus que jamais aux côtés de la démocratie israélienne », a de son côté écrit sur X Marine Le Pen, la cheffe de file des députés du Rassemblement national.

    L’exécutif a de son côté condamné « avec la plus grande fermeté » les attaques du Hamas, le ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Macron puis la Première ministre Élisabeth Borne prenant position dans des termes similaires. Emmanuel Macron s’est également entretenu avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et avec son homologue Isaac Herzog.