Les militants doutent toujours

La Rochelle (Charente-Maritime) DE NOS ENVOYÃ?S SPÃ?CIAUX

Les militants doutent toujours

    « Ne pas savoir passer du discours aux actes : c'est la grande maladie des socialistes. » La réflexion d'Eduardo, trentenaire de Seine-et-Marne, résume à elle seule l'état d'esprit des militants à l'issue du discours de la première secrétaire. Il faut dire que les socialistes ont entendu tant de fois le disque de la rénovation et les mots « non-cumul », « renouvellement », « diversité »â?¦

    « Chiche ! » répond Michelle Sabban, vice-présidente du conseil régional d'Ile-de-France. Y en a marre des vieux de 70 balais ! » Georges, militant de l'Aude, préfère ne pas s'emballer : « Martine a frappé fort, reconnaît celui qui a pourtant soutenu Ségolène Royal lors du congrès de Reims. C'est un bon discours, très combatif. Maintenant, il va falloir vérifier que ça change vraiment ! »

    « Je n'ai jamais vu le parti dans cet état »

    Premier rendez-vous, la constitution des listes aux régionales de mars prochain. « Je me souviens des promesses de non-cumul de François Hollande en 2004. Ã?a n'a pas été tout à fait suivi d'effet », confie Hamine, jeune militant de l'Allier extrêmement sceptique.

    Quant à la primaire ouverte pour désigner le candidat en 2012, là aussi, c'est l'expectative : avec les autres partis de gauche pour désigner un candidat unique ? Ou pour désigner simplement le candidat socialiste ? Aux tables installées sur le parvis, chacun y va de son commentaire. « Les communistes ne voudront jamais se priver de leur candidatâ?¦ » Et quand ? « Premier semestre 2011, c'est trop tard », s'emporte Hamine.

    Bref, la consultation des militants annoncée par Aubry est accueillie avec prudence. Elle doit permettre au PS de se préparer pour 2012 si elle s'accompagne aussi, précise Laurent Baumel, maire de Ballan-Miré (Indre-et-Loire), « de plusieurs propositions précises ». « Le problème, c'est que la marque PS est en danger », explique ce fidèle de Dominique Strauss-Kahn. D'où l'inquiétude de Paul, un jeune militant alsacien. « Cela va faire six ans que je viens à La Rochelle, je n'ai jamais vu le parti dans cet état », se lamente-t-il.

    En revanche, l'optimisme n'a pas quitté Christiane, qui fait la queue pour prendre son badge de participante à l'université. « Nous avons des gens de qualité, du potentiel, sourit cette élue de l'Essonne, si nous nous mettons tout de suite en route, nous pouvons encore l'emporter.

    » Le compte à rebours est lancé.