L’hymne de la discorde

Alors qu’une visite officielle du président algérien est toujours attendue mais non datée, un nouveau couac vient envenimer les relations entre Paris et Alger.

Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du service politique du Parisien-Aujourd'hui en France. DA Le Parisien
Henri Vernet, rédacteur en chef adjoint du service politique du Parisien-Aujourd'hui en France. DA Le Parisien

    Décidément entre la France et l’Algérie rien n’est jamais simple. Si l’on s’interrogeait il y a quelques jours encore sur la venue ou non, initialement prévue avant l’été, du président Abdelmadjid Tebboune en visite d’État (plus haut niveau protocolaire) à Paris, le doute n’est plus permis : ces réjouissances diplomatiques ne sont plus de mise aujourd’hui. « Nous continuons à travailler à identifier une date », se borne-t-on à indiquer à l’Élysée. En clair, ce sera au mieux pour l’automne. Le dernier couac est d’ordre musical, justement, ou plutôt parolier.

    Il s’agit d’un couplet anti-français tout récemment replacé par décret présidentiel dans l’hymne national algérien, alors qu’il en avait été quasi-écarté depuis 1986 par un précédent décret. Ces paroles, en référence à la guerre d’indépendance, sont explicites : « France, voici venu le jour où il te faut rendre des comptes ». Pas franchement amical. Certes la Marseillaise avec son « sang impur » n’est pas non plus un hymne à l’amour, mais au moins ne vise-t-elle personne nommément, comme l’a rappelé la patronne du Quai d’Orsay, Catherine Colonna, jugeant cette initiative « à contretemps ».