Le poids du «caillou»

Le poids du «caillou»

    C'est un minuscule territoire français à l'autre bout du monde. Mais un dossier potentiellement explosif pour Emmanuel Macron. Le chef de l'Etat, qui a reçu un accueil plutôt houleux lors de son récent déplacement en Guyane, a tout intérêt à suivre de près la façon dont se prépare l'organisation du référendum d'autodétermination en Nouvelle-Calédonie, prévu en novembre 2018. La réunion présidée par Edouard Philippe, qui s'est conclue jeudi soir par un «accord politique», notamment sur la composition de la liste électorale (pomme de discorde depuis des années entre loyalistes et indépendantistes) est de bon augure. Car si le calme règne aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie, les tensions entre communautés n'ont pas pour autant disparu et personne n'a oublié les violences qui avaient enflammé l'archipel à la fin des années 80. Paris qui a presque toujours négligé, voire ignoré la situation sur le «Caillou», semble aujourd'hui décidé à s'impliquer pour que la campagne se déroule dans de bonnes conditions. Philippe et Macron vont d'ailleurs se rendre sur place. Dans un contexte marqué par la poussée indépendantiste en Catalogne, et alors que les élections de décembre en Corse, pour la nouvelle collectivité unique, pourraient bien confirmer le poids des nationalistes, l'exécutif doit montrer qu'il prend les affaires calédoniennes au sérieux. Sous peine de voir ressurgir une crise majeure.