Proportionnelle : plus de son, plus d’image

Cela fait douze jours que François Bayrou a écrit à Emmanuel Macron pour lui demander de tenir parole sur la proportionnelle. Mais le président laisse le débat se jouer au niveau parlementaire. Concentré sur la crise et les dossiers régaliens, il n’évoque plus le sujet.

 David Doukhan, rédacteur en chef du service politique du Parisien - Aujourd’hui en France.
David Doukhan, rédacteur en chef du service politique du Parisien - Aujourd’hui en France. LP/Olivier Arandel et Arnaud Journois

    Comment se retrouver entre les mâchoires d'un piège politique, pièce en trois actes. Acte 1 : promettre en 2017, dans le cadre d'une alliance (décisive) avec le MoDem, une dose de proportionnelle pour les élections législatives de 2022 (mot-clé : une dose). Acte 2 : lancer ce changement de mode de scrutin en 2019, mais au sein d'une réforme des institutions plus large, très incertaine, percutée par l'affaire Benalla, et finalement abandonnée en rase campagne. Acte 3 : à 14 mois des élections, impossible de faire « une dose » de proportionnelle car il est trop tard pour redécouper les circonscriptions (on vous fait grâce des explications techniques) et donc, ce sera soit la proportionnelle intégrale, soit une proportionnelle limitée aux départements les plus peuplés.