Qui pour piloter le grand débat ?

Edouard Philippe s’est donné jusqu’à ce lundi soir pour trouver un successeur à Chantal Jouanno.

 Avant le grand débat national, des cahiers de doléances ont été mis à disposition dans les mairies. (Illustration)
Avant le grand débat national, des cahiers de doléances ont été mis à disposition dans les mairies. (Illustration) LP

    « Édouard Philippe a passé des coups de téléphone ce week-end, il a vu des personnes, des contacts se sont noués. On a maintenant une idée assez précise du profil », se contente de répondre Matignon, à la question de savoir qui reprendra le flambeau de Chantal Jouanno à la tête de l'organisation du grand débat national.

    Mardi dernier, face au tollé suscité après les révélations sur son salaire de 14 000 € mensuels, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) décidait de jeter l'éponge. Laissant l'exécutif sans capitaine pour tenir la barre de cette consultation inédite.

    «On cherche un peu le mouton à cinq pattes»

    « Une péripétie », selon les propres termes de Philippe pour minimiser l'impact de cette démission, tout en se donnant jusqu'à ce lundi pour trouver la perle rare qui accepte de reprendre au débotté cette mission délicate. « On cherche un peu le mouton à cinq pattes », se marre un ministre, tandis que l'entourage du Premier ministre définit les critères requis : « un profil incontesté et incontestable, totalement garant de l'indépendance et de la neutralité des débats. En clair, on vise davantage quelqu'un qui a une réputation solide que quelqu'un qui a une très grande notoriété. En gros, on cherche un ou plusieurs sages car les Français aiment les sages ».

    Plusieurs noms circulent ces derniers jours, comme celui de Jean-Paul Delevoye, le Haut-commissaire à la réforme des retraites, Jacques Toubon, le Défenseur des droits, mais aussi la juriste Anne Levade qui avait géré la primaire de la droite en 2016, ou encore Jean-Louis Borloo. Ce dernier aurait d'ores et déjà fait savoir qu'il n'était pas candidat. « On peut aussi très bien nommer une personnalité issue de la société civile et lui adjoindre quelques élus », précise Matignon.

    Mise en place d'un numéro vert

    Reste aussi les modalités d'organisation du débat, qui devraient être connues ce lundi en fin de journée… seulement quelques heures avant le lancement officiel. Samedi soir, Emmanuel Macron a déjà transmis une « lettre de cadrage » à tous les préfets pour leur demander d'êtres des « facilitateurs » au cours de cette période. Outre la plateforme internet pour connaître toutes les modalités, un numéro vert sera également mis à la disposition des citoyens.