Brie-Comte-Robert-Provins : ils réclament plus de moyens pour les Ehpad

Une centaine de salariés de maisons de retraite de Seine-et-Marne ont fait grève, ce mardi, dans le cadre du mouvement national de protestation contre le manque de moyens dans les Ehpad.

 Brie, mardi matin. Les agents et cadres en grève ont fait signer une pétition aux passants, devant l’hôpital puis dans les rues de la ville, où ils sont allés manifester, pour réclamer plus de moyens.
Brie, mardi matin. Les agents et cadres en grève ont fait signer une pétition aux passants, devant l’hôpital puis dans les rues de la ville, où ils sont allés manifester, pour réclamer plus de moyens. LP/P.D.S.

    « C'est la première fois en plus de 20 ans que je vois le personnel se mobiliser ainsi. Il y a un ras-le-bol lié au manque de moyens et d'effectif », souligne Aline Pasqué, représentante syndicale de Sud Santé au centre hospitalier de Provins. Le syndicat a organisé une manifestation devant l'Ehpad (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) Rosa-Gallica, ce mardi, en fin de matinée, dans le cadre du mouvement national de protestation contre le manque de moyens dans ces structures. « Les gens aiment leur métier mais ils n'ont plus le temps d'échanger avec les résidents et de bien les accompagner. C'est l'usine! »

    « Il y a une telle souffrance dans les services que les gens n'en peuvent plus », appuie Valérie Christian, déléguée syndicale à l'hôpital de Brie-Comte-Robert et secrétaire départementale de Sud Santé. Avec elle, une douzaine d'agents et cadres des Ehpad de Brie, Melun et Jouarre, se sont rassemblés en fin de matinée, devant la maison de retraite briarde. « Une première à Brie ! »

    « C'est important de marquer le coup, même si on n'est pas nombreux car certains agents ont été assignés et d'autres ne peuvent se permettre de perdre une journée du fait de nos faibles salaires », affirme Valérie Christian.

    42 établissements concernés par la réforme dans le département

    Le mouvement, qui a notamment aussi touché l'Ehpad de Donnemarie-Dontilly, est de fait resté limité en Seine-et-Marne. L'Agence régionale de santé recensait, en fin de journée, une centaine de grévistes sur tout le département, soit environ 1,8 % des effectifs.

    Une faible mobilisation que le conseil départemental attribue aussi au fait que la réforme du financement des Ehpad, dénoncée par les grévistes, ne concerne que « 42 établissements sur 116 en Seine-et-Marne ».

    Votée en 2015 mais entrée en application l'an dernier, cette réforme vise à faire converger, d'ici à 2023, les dotations du secteur public et du secteur privé vers une tarification unique, qui prend en compte le profil des résidents accueillis.

    Le conseil départemental de Seine-et-Marne a en outre décidé d'en atténuer l'impact la première année. Elle a pris une délibération en ce sens, le 9 juin dernier, instituant « une application partielle de la convergence instaurée par la nouvelle réglementation, avec une revalorisation, dès 2017, des établissements les moins dotés et la diminution des ressources pour les établissements les plus dotés, à compter de 2018 ».

    « Il y a aussi un vrai dialogue de gestion entre les élus et les Ehpad pour garantir la qualité de la prise en charge », assure le département.

    Brie, ce mardi matin. Les agents et cadres en grève ont fait signer une pétition réclamant plus de moyens dans les Ehpad. LP/P.D.S.
    Brie, ce mardi matin. Les agents et cadres en grève ont fait signer une pétition réclamant plus de moyens dans les Ehpad. LP/P.D.S. LP/P.D.S.