Chauconin-Neufmontiers : les Saisons de Meaux testent le « court-voiturage »
Dans le cadre d’une opération menée par Ile-de-France Mobilités (ex-Stif), la start-up OuiHop’et le centre commercial du Pays de Meaux s’associent pour encourager le covoiturage de proximité. Rémunérateur pour le conducteur mais gratuit pour le passager.
Et si les voitures fonctionnaient comme des bus, sur un trajet court et rapide? L'expérimentation lancée, ce lundi, par la start-up OuiHop' et le centre commercial Saisons de Meaux, à Chauconin-Neufmontiers, tend vers cet objectif : populariser le néologisme « court-voiturage ».
L'opération s'inscrit dans les mesures incitatives financières annoncées par Valérie Pécresse, dans nos colonnes, le 19 septembre. La présidente du conseil régional et d'Ile-de-France Mobilités (ex-Stif) rappelait qu'en Ile-de-France, une voiture ne transporte en moyenne que l'équivalent de 1,1 à 1,3 personne sur chaque trajet.
Jusqu'à la fin de l'année, les utilisateurs de l'application OuiHop', qui partageront leur véhicule au départ ou en direction des Saisons, seront rémunérés par la Région à hauteur de deux euros le trajet. Quant aux passagers, ils pourront être transportés gratuitement s'ils sont détenteurs d'un pass Navigo. Lorsqu'un automobiliste publiera son itinéraire sur l'application, les piétons se trouvant sur son chemin pourront le contacter pour monter à bord de son véhicule.
900 salariés et quelque 15 000 clients quotidiens
Ce rapprochement entre la start-up et les Saisons de Meaux - une première pour un centre commercial francilien - a été initié par la Maison de l'emploi et de la formation Nord-Est 77. Cofondateur et président de OuiHop', Franck Rougeau espère gagner en visibilité. « Sur ViaNavigo (NDLR : l'application d'Ile-de-France Mobilités), il existe désormais un onglet covoiturage, indique-t-il. Nous sommes au même niveau de visibilité que les bus ou les métros. »
Le centre commercial du Pays de Meaux, excentré des habitations, présente selon lui le profil idoine pour valoriser le court-voiturage. « Les 900 salariés représentent un flux de près de 700 voitures arrivant le matin et repartant le soir, constate Franck Rougeau. Et c'est sans compter sur les 15 000 clients par jour. »
S'il voit dans cette expérimentation « une offre complémentaire à celle des transports en commun », Jean-Marie Brial, le directeur des Saisons de Meaux, sait qu'il faudra du temps pour bousculer les habitudes. « Le service ne fonctionnera vraiment qu'à partir du moment où il y aura assez de drivers et d'auto-stoppeurs », estime-t-il.
Un responsable d'enseigne se veut optimiste. « C'est quelque chose qui peut plaire. Certains salariés pratiquent déjà le covoiturage quand ils quittent le travail. »
