Claye-Souilly : jugé 13 ans après le viol d’une femme de 86 ans

L’accusé a été rattrapé dix ans après les faits, trahi par son ADN. La victime est décédée il y a quatre ans.

 Le procès devant la cour d’assises de la Seine-et-Marne doit durer deux jours.
Le procès devant la cour d’assises de la Seine-et-Marne doit durer deux jours. LP/Guénaèle Calant

    La cour d'assises de la Seine-et-Marne, à Melun, juge - à partir de ce mardi et durant deux jours - un habitant de Villeparisis de 42 ans, pour « viol commis sur une personne vulnérable ». L'accusé, qui comparaît libre, encourt vingt ans de réclusion criminelle.

    C'est une procédure un peu singulière qui arrive devant les jurés car personne ne sera assis sur le banc des parties civiles. Et pour cause : la victime, âgée de 86 ans au moment du viol, est décédée en 2015. La vieille dame n'a jamais su que son agresseur avait été identifié : il a été interpellé un an après sa mort.

    Retour sur les faits : le 22 juin 2006, la police est alertée qu'une habitante de Claye-Souilly vient d'être violée. L'octogénaire expliquera aux enquêteurs qu'en rentrant chez elle, elle s'est retrouvée face à un inconnu. Celui-ci l'a entraînée dans la chambre. Puis il l'a allongée sur le lit et l'a bâillonnée avec une ceinture. Il lui a dit qu'il aimait beaucoup les grands-mères et a abusé d'elle. Avant de s'enfuir, il l'a menacée de lui couper la gorge si elle déposait plainte.

    Les policiers relèveront des traces de sperme sur les vêtements de la victime. Malheureusement pour leur enquête, l'ADN du violeur n'est pas enregistré dans le Fichier national automatisé des empreintes génétiques.

    Ce n'est que le 18 avril 2016, soit dix ans après le viol, que l'empreinte génétique de l'agresseur matche avec celle de l'accusé. C'est que dans l'intervalle, ce dernier a été condamné en 2014, pour des violences conjugales. Il est interpellé quelques jours après que l'ADN a parlé.

    Si devant les policiers il commence par nier les faits, il finira par reconnaître être l'auteur de l'agression : à l'époque, ses deux belles-sœurs habitaient dans le même pavillon - divisé en appartements - que la vieille dame. Selon lui, il était ivre ce jour-là.