Crégy-lès-Meaux : l’union des « Fissurés » contre les sécheresses

Dans cette ville voisine de Meaux, une association recense les habitants dont les maisons se lézardent sous l’effet des fortes chaleurs. Une première réunion d’information est organisée ce jeudi.

 Crégy-lès-Meaux, le 14 mai 2019. Jacky Rousse est le président de l’association les Fissurés de Crégy-lès-Meaux.
Crégy-lès-Meaux, le 14 mai 2019. Jacky Rousse est le président de l’association les Fissurés de Crégy-lès-Meaux. LP/Alexandre Arlot

    « Certains habitants nous appellent les fêlés », s'amuse Jacky Rousse. Le président des Fissurés de Crégy-lès-Meaux conserve le sens de l'humour. Le sujet à l'origine de la création de l'association qu'il dirige n'invite pourtant pas à la plaisanterie.

    Dans une ville de 5 000 habitants qui repose sur « 98 % d'argile et de gypse » selon Jacky Rousse, les épisodes de sécheresse des dernières années engendrent des fissures dans les maisons. « Entre 2015 et 2018, 94 habitations ont fait l'objet d'un dossier de catastrophe naturelle », enfonce le retraité de 67 ans.

    À chaque fois, ces demandes ont été rejetées. Un recours déposé au tribunal administratif de Melun, porté par la municipalité, est actuellement en suspens pour l'épisode de sécheresse… de 2015!

    « Nous avons l'appui de la commune », précise Jacky Rousse. Un autre administré, Cyril Magne, a créé l'an dernier la page Facebook les Fissurés de Crégy-lès-Meaux, qui a donné son nom à l'association.

    C'est pour réunir toutes ces initiatives, et au-delà pour recenser le nombre exact d'habitations lézardées par les fissures que le collectif organise une première réunion d'information ce jeudi.

    1 200 tracts distribués en vue de la réunion

    « Des gens ont fait des travaux à leur frais, mais ils n'en parlent pas forcément, souligne Jacky Rousse. D'autres ne sont pas recensés officiellement car ils n'ont pas déposé de demande de reconnaissance de catastrophe naturelle. »

    Ce jeudi soir, l'association discutera notamment de la possibilité de financer des études de sol ou de prendre un avocat spécialisé. Des bureaux d'études ont déjà été approchés.

    « L'idée serait de grouper un certain nombre de personnes pour réduire les coûts », avance Jacky Rousse. Lui et ses proches ont distribué 1 200 tracts pour attirer le plus de monde possible.

    À Crégy-lès-Meaux, le fait que les fissures ne pourront que s'aggraver avec les années est unanimement partagé. Ce n'est pourtant pas sur cela qu'une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle se décide.

    La direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises rappelle ainsi que « les dégâts et leur ampleur ne sont jamais pris en compte pour reconnaître une commune en état de catastrophe naturelle, et ce quel que soit le phénomène ».

    Le principal critère est météorologique, et s'appuie sur un bilan hydrique des sols, décomposés en mailles de 8 km de côté. « Cela me paraît d'une précision aléatoire », estime Jacky Rousse.