Départs en vacances: sensibilisation à la sécurité routière sur une aire d’autoroute en Seine-et-Marne

Samedi, l’aire de Nemours sur l’autoroute A6 accueillait huit ateliers de prévention à la sécurité routière. Les gendarmes mènent par ailleurs des opérations de contrôle. Objectif: éviter des drames sur les routes.

Nemours 9 juillet 2022. Au volant devant un simulateur, le préfet Lionel Beffre teste son temps de réaction et les limites du champ de vision avec la vitesse , selon les explications de Rémi Courtois, prestataire pour la Macif. (LP/Sophie Bordier)
Nemours 9 juillet 2022. Au volant devant un simulateur, le préfet Lionel Beffre teste son temps de réaction et les limites du champ de vision avec la vitesse , selon les explications de Rémi Courtois, prestataire pour la Macif. (LP/Sophie Bordier)

    « Ne gardez jamais vos clés dans la poche de votre pantalon quand vous conduisez, en cas de choc, elles peuvent vous sectionner l’artère. Évitez la bouteille d’eau sous vos pieds car ça roule sous les pédales. Et rangez l’habitacle : une bouteille d’un litre devient un projectile de 20 kg en cas de choc. Un chien de 15 kg, ce sera 250 kg. »

    Méconnaissance, mauvaises habitudes ou les deux ? Samedi, les automobilistes qui circulaient sur l’autoroute A6 ont pu revoir leurs certitudes et apprendre sur les dangers de la route en s’arrêtant sur l’aire de Nemours. En ce premier week-end de départs en vacances, la préfecture de Seine-et-Marne organisait huit ateliers gratuits de sensibilisation avec le bureau départemental de sécurité routière, le groupement de gendarmerie, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS 77), la Macif et la société APRR qui gère l’autoroute. Objectif : éviter de nouveaux drames sur la route.

    Vitesse, réaction, ceintures à l’arrière

    « Depuis début 2022, les routes de Seine-et-Marne comptent 56 % d’accidents de plus, 48 % de blessés en plus et 25 tués contre 21 durant la même période l’an passé. Sur les 25 victimes, plus de la moitié sont des personnes vulnérables, en deux-roues à motos ou des piétons », pointe le préfet Lionel Beffre, qui refuse cette fatalité, souvent liée à des fautes de comportement. « Le téléphone au volant multiplie par trois la probabilité d’accident quand vous téléphonez et par 23 si vous écrivez un sms en conduisant. » La sanction en cas de contrôle est de 3 points en moins et 90 euros d’amende si vous payez de suite.

    
Le préfet teste le réactiomètre qui mesure le temps de réaction en cas de coup de frein brutal et la distance qu'il faut pour s'arrêter.
    Le préfet teste le réactiomètre qui mesure le temps de réaction en cas de coup de frein brutal et la distance qu'il faut pour s'arrêter.

    Dans les ateliers, toutes les règles sont expliquées. La ceinture de sécurité à l’arrière ? « Les gens croient que sur une ligne droite sur l’autoroute, il n’y a pas de risque et qu’elle entrave les enfants pour rien. Or, en cas de choc, les enfants pas attachés deviennent des projectiles et vont vous blesser vous aussi tout en risquant leur vie », insiste Aurélie Nauwelaers, coordinatrice sécurité routière à la préfecture de Seine-et-Marne.

    Selon le colonel Fumery, patron du groupement de gendarmerie de Seine-et-Marne, « on observe plus de mille verbalisations pour non-port de la ceinture arrière depuis début 2022 en zone gendarmerie. » Pour le capitaine Dufour, de l’escadron départemental de sécurité routière (EDSR), « il y a un relâchement des comportements ».

    La vitesse est évidemment en ligne de mire. « Sur autoroute, en roulant à 120 km/h au lieu de 130, vous perdez deux minutes sur 100 km, mais vous économisez 15 % de gazole ! », insiste Jean-Paul, intervenant départemental de Sécurité routière.

    L’alcool multiplie le temps de réaction par deux

    Le préfet se prête à deux essais pour mesurer l’importance de la vitesse et des réflexes. Sur un réactiomètre, il roule à 130 km/h et pile d’un coup. « Votre temps de réaction est de 0,55 seconde, c’est super bien ! Mais cela signifie aussi que la voiture s’arrête au bout de 186 m, explique le commandant de la brigade motorisée de Nemours. En cas d’alcoolémie, le temps de réaction est multiplié par deux ou trois. Au volant d’un simulateur, Lionel Beffre découvre aussi les limites du champ de vision qui rétrécit avec la vitesse.

    Un stand trottinettes nous apprend que ces engins sont interdits sur les routes où l’on peut rouler à plus de 50 km/h, sauf si une piste cyclable existe. L’assurance est obligatoire, le casque recommandé.

    Ailleurs un quizz fait le point sur les connaissances de base des automobilistes. Renaud venu du Val-d’Oise pour rejoindre Montargis (Loiret) apprend qu’on a le droit de casser une barrière si on se retrouve coincé sur une voie ferrée. « Je me demandais », sourit-il avant de tester le réactiomètre.

    Venu du Val d'Oise et s'apprêtant à rejoindre Montargis (Loiret) avec Anaïs, Renaud découvre le réactiomètre.
    Venu du Val d'Oise et s'apprêtant à rejoindre Montargis (Loiret) avec Anaïs, Renaud découvre le réactiomètre.

    Laëtitia, François et leurs filles ont quitté la Normandie pour rejoindre la Suisse. « On est mal partis pour y être ce soir. On va bomber ! », plaisante François après avoir regardé comment fonctionne le radar des gendarmes.

    Cette opération de sensibilisation n’empêche pas les contrôles : une trentaine de gendarmes au total sont mobilisés ce week-end, avec radars, éthylotests, dépistage de stupéfiants et voitures banalisées sur l’A6.