Emerainville : trois ans de prison ferme pour avoir agressé une jeune femme à domicile

Deux malfaiteurs étaient entrés dans le domicile d’un commerçant, le 5 décembre dernier à Emerainville. Ils avaient violenté sa fille, âgée de 18 ans, avant de s’emparer d’une enveloppe, contenant près de 3 000 euros. Le prévenu a nié sa participation devant le tribunal correctionnel de Meaux.

Torcy, illustration : Le prévenu avait été interpellé par les enquêteurs du commissariat de Torcy. LP/Guénaèle Calant
Torcy, illustration : Le prévenu avait été interpellé par les enquêteurs du commissariat de Torcy. LP/Guénaèle Calant

    « Quand on parle de ça, je tremble » : la jolie jeune femme qui s’est avancée à la barre du tribunal correctionnel de Meaux, ce vendredi, était particulièrement courageuse. Son père, présent dans la salle d’audience, ne souhaitait pourtant pas qu’elle vienne témoigner. Mais du haut de ses 18 ans, cette habitante d’Emeraiville voulait affronter le prévenu : un jeune homme de 22 ans, soupçonné d’avoir participé à la terrible agression dont elle a été victime, le 5 décembre 2023. Attaque qu’il a fermement niée à l’audience.

    « Je suis sûre de le reconnaître, par sa voix, son visage, sa taille », a assuré la jeune femme qui – juste après les faits – avait du mal à rester seule à la maison et stressait au moindre bruit. Son avocate Me Valérie Lefevre-Krummenacker l’a plaidé : « Quand on est chez soi, normalement, on se détend. Ce ne sera plus jamais le cas pour elle ».

    Cet après-midi-là, deux malfaiteurs étaient entrés dans la maison, où la jeune femme se trouvait. Ayant entendu du bruit, elle s’était enfermée dans sa chambre et avait appelé au secours son père, par téléphone. Celui-ci lui avait conseillé de crier, la police avait immédiatement été alertée. Mais les deux inconnus, qui avaient poussé la porte-fenêtre du salon, étaient entrés dans sa chambre.

    Sans ménagement, ils avaient plaqué leur victime contre le mur puis contre le sol et s’étaient emparés de son téléphone portable. « Ils ont dit : on vous connaît, vous avez de l’argent », a indiqué la jeune femme à la barre. Son père est commerçant. Après avoir fouillé toutes les pièces de la maison, le duo était reparti avec une enveloppe contenant un peu moins de 3 000 euros, en liquide et en tickets-restaurant.

    L’avocat de la défense a plaidé la relaxe

    « Je n’ai absolument rien à voir avec tout ça. La police m’a demandé ce que je faisais le 5 décembre mais c’était il y a plus de 7 mois », s’est exclamé le prévenu, qui était resté mutique lors de sa garde à vue au commissariat de Torcy. Réponse immédiate de la présidente Isabelle Verissimo : « Si vous commettez un braquage, a priori vous vous en rappelez ». L’ADN du jeune homme avait été relevé sur le volant de la voiture ayant transporté les malfaiteurs. « Je suis déjà monté dedans un jour », s’est-il contenté d’expliquer.

    Le procureur Éric de Valroger n’a pas caché que l’affaire le touchait. « L’enjeu, aujourd’hui, pour le prévenu, c’est dix ans de prison », a-t-il tonné. Après avoir souligné « la mauvaise foi, le cynisme sans limite et la lâcheté » du jeune homme, il a requis 30 mois de prison, dont 18 mois ferme, avec mandat de dépôt. Malgré la longue plaidoirie de relaxe de l’avocat de la défense, les juges ont prononcé une peine de trois ans de prison ferme. Le prévenu a été incarcéré à l’issue de l’audience.