Melun : «Je n’ai pas dormi de la nuit », témoigne un riverain de l'Almont

Depuis la crue de fin mai 2016, les riverains de l’Almont, à Melun, gardent un oeil sur la rivière. Ils ont tiré la sonnette d’alarme ce vendredi et deux pompes ont été installées ce samedi.

 Melun, ce samedi. L'inquiétude des riverains est de plus en plus vive face à la montée de l'Almont.
Melun, ce samedi. L'inquiétude des riverains est de plus en plus vive face à la montée de l'Almont. LP/Sébastien Blondé

    « L'eau est montée tellement vite en 2016, que cette fois, je n'ai pas dormi de la nuit » Nadine Le Gal était très inquiète ce vendredi. Cela va à peine mieux, ce samedi après-midi, à la vue de la légère baisse de l'Almont, l'affluent de la Seine à Melun.

    Avec d'autres riverains du quartier... de l'Almont, elle était allée frapper à la porte de la mairie, ce vendredi, afin d'alerter les élus que l'eau de la rivière qui passe au bout de son jardin montait. Depuis la crue de fin mai 2016, les riverains gardent en effet un oeil attentif sur l'Almont, le très vigilant Michel Humeau en tête.

    Plus d'une quinzaine de maisons avaient été sinistrées alors dans leur petit recoin du quartier. « Et vendredi, on n'était qu'à 30 cm du niveau atteint la veille de la crue de 2016, alors j'ai prévenu mes voisins, puis on est allé en mairie », explique Michel Humeau, qui se bat pour éviter une autre crue.

    Melun, ce samedi. Michel Humeau devant les pompes installées par la mairie. LP/Sé.B.

    Pour rassurer les habitants, la municipalité a donc fait installer deux pompes ce samedi matin, afin de rejeter l'eau de l'autre côté de la route. Leur débit est de 1 000 m3 par heure. Elles ont été mises en place au niveau du goulet d'étranglement qui sert de pont dans le quartier. Et qui, d'après Michel Humeau ne serait pas étranger aux inondations de leurs maisons situées en amont, en 2016.

    Mais en attendant la mise en place des pompes, l'inquiétude était mise chez les proches habitants du cours d'eau. «On a déjà tout perdu il y a un an et demi. S'il y a moyen de faire quelque chose pour ne pas que cela recommence, il faut agir », poursuit Nadine.

    Elle n'a pas envie de revivre ce triste épisode. En 2016, l'eau avait envahi sa maison sur une hauteur de 1,50 m. Il y en a eu pour 120 000 € de travaux de rénovation, dont 30 000 € de sa poche. «On a vécu neuf mois hors de chez nous », se souvient-elle.

    Melun, ce samedi. Sébastien, ici avec sa femme Amélie, montre la hauteur que l'eau a atteinte en 2016 devant chez eux. LP/Sé.B.

    «J'avais 1,40 m d'eau chez moi, se rappelle à son tour Michel Humeau. Tout ce que j'avais au sous-sol a été détruit. Et cela a commencé à baisser dès le lendemain. »

    «Face à la tournure des événements, on se prépare, reconnaît Sébastien, un voisin. On monte à l'étage tout ce qui a de la valeur, les papiers... Ça pèse ! » «Je ne suis pas du tout sereine, lance Amélie, sa femme. C'est stressant. »