En Seine-et-Marne, l’eau est excellente... pour presque tout le monde

La préfète a présenté le troisième Plan départemental de l’eau, dans un département où il reste 67 communes où elle n’est pas conforme.

 Villemer, ce mercredi. Patrick Septiers, le président du conseil départemental, et la préfète Béatrice Abollivier, ont visité la nouvelle station de captage d'eau de la mairie de Paris.
Villemer, ce mercredi. Patrick Septiers, le président du conseil départemental, et la préfète Béatrice Abollivier, ont visité la nouvelle station de captage d'eau de la mairie de Paris. LP/Sylvain Deleuze

    « 78 % de l'eau consommée en Seine-et-Marne provient des nappes phréatiques Dans les prochaines années, nous allons subir des variations non négligeables, avec des périodes de sécheresses importantes et des risques d'inondations d'autant plus délicats à gérer que le département est traversé par 4 400 km de cours d'eau et possède 20 bassins-versants », rappelle Gilles Cherier, chef de service de l'Agence Eau-Normandie à Béatrice Abollivier, la préfète de Seine-et-Marne, et Patrick Septiers, président du conseil départemental, en visite de terrain dans le sud du département.

    En 2018, au lancement du troisième Plan départemental d'eau, 40 millions d'euros ont été injectés dans des travaux d'assainissement, des actions de dépollution agricole et industrielle…

    L'eau est conforme pour 95 % des habitants

    Depuis le 1er Plan départemental de l'eau, en 2006, l'accès à une eau de qualité s'est significativement amélioré, avec aujourd'hui 95 % des Seine-et-Marnais alimentés avec de l'eau conforme. Toutefois 67 communes ( lire ci-dessous ) sont encore approvisionnées en eau non-conforme, c'est-à-dire contenant soit trop de pesticides, de nitrate notamment autour de Provins, soit des traces de fluor, dans l'Est par exemple. Elles étaient 235 concernées en 2005.

    « Des travaux ont été effectués sur de nombreux captages, détaille la préfète. Notre devoir est d'éviter de nouvelles pollutions et veiller à la diminution des nitrates. Nous travaillons déjà avec la chambre d'agriculture et la filière agricole pour y parvenir. »

    L'Epage du Loing regroupe 269 communes

    Par exemple, à Villemer, deux sites de captages de la mairie de Paris, permettent d'alimenter la commune. « Nous avions un taux légèrement supérieur à cause d'un pesticide interdit depuis des décennies, constate Jacques Piclin, le maire (SE) qui a investi près de 300 000 euros pour moderniser la station. Le prix du m3 d'eau devrait augmenter entre 0,37 et 0,43 euro. »

    « C'est à l'échelle d'un bassin que l'on peut faire un véritable travail efficace », constate Béatrice Abollivier qui a fortement œuvre pour la création de l'Établissement public d'aménagement et de gestion de l'eau (Epage) du Loing. Créé en janvier 2019, il regroupe 269 communes du Loiret, de l'Yonne et de la Seine-et-Marne, contre 18 établissements publics en coopération intercommunale auparavant. En 2020, la représentante de l'Etat espère faire de même avec Le Grand Morin et l'Yerres.

    Nemours, ce mercredi. Un canal de dérivation va être creusé sur l’île du Perthuis, pour permettre aux poissons, bloqués par les Moulins de Nemours, de se déplacer sur toute la rivière du Loing. LP/Sylvain Deleuze
    Nemours, ce mercredi. Un canal de dérivation va être creusé sur l’île du Perthuis, pour permettre aux poissons, bloqués par les Moulins de Nemours, de se déplacer sur toute la rivière du Loing. LP/Sylvain Deleuze LP/Sylvain Deleuze

    Entretenir la culture du risque

    Cela permet d'avoir une vue d'ensemble avec la préservation des zones humides qui « filtrent l'eau, agissent comme des éponges naturelles et préservent des inondations », constate la préfète. Dans tous les cas, « nous devons entretenir la culture du risque sinon en dix ans, même sur le Loing, les gens auront oublié », constate Gilles Cherier.

    On peut aussi envisager la continuité écologique sur l'ensemble de la rivière. Certains barrages ont été retirés, comme sur le Grand Morin, ou des canaux, comme sur l'île du Pertuis, à Nemours, seront bientôt réalisés pour permettre aux poissons de circuler librement.

    Les communes où l'eau est non-conforme :

    Bannost-Villegagnon, Barcy, Bezalles, Boisdon, Cannes-Ecluse, Cessoy-en Montois, Chalmaison, Chambry, Champcenest, Chenoise, Cocherel, Courchamp, Courtacon, Cucharmoy, Esmans, Forfry, La Ferté-Gaucher, Gesvres-le-Chapître, Guignes, Jaignes, Jouy-le-Châtel, Jutigny, Lizy-sur-Ourcq, Lizines, Longueville, Louan-Villegruis-Fontaine, Maison-Rouge, Marcilly, Les Marêts, Mary-sur-Marne, Melz-sur-Seine, Montenils, Montdauphin, Monthyon, Montmachoux, Montolivet, Noisy-Rudignon, Noisy-sur-Ecole, Ocquerre, Rupereux, Saint-Barthélemy, Saint-Hilliers, Saint-Just-en-Brie, Savins, Sognolles-en-Montois, Tancrou, Trilport, Vanvillé, Varennes-sur-Seine, Le Vaudoué, Vendrest, Vernou-la-Celle, Vieux-Champagne et Villiers-sous-Grez.

    Les communes où l'eau est non conforme et soumise à des restrictions :

    Augers-en-Brie, Beauchery, Boissy-le-Châtel, Cerneux, Chalautre-la-Petite, La Chapelle-Saint-Sulpice, Chauffry, Mortery, Mouroux, Rouilly, Saint-Loup-de- Naud, Sancy-lès-Provins, Villiers-Saint-Georges, Voulton, Vulaines-lès-Provins.