Trafic de drogue à la prison de Réau : six surveillants pénitentiaires en garde à vue

Une information judiciaire des chefs d’association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, remise illicite d’objets en détention, blanchiment et corruption vient d’être ouverte par le parquet de Melun.

Réau. Six surveillants du centre pénitentiaire sud francilien viennent d'être placés en garde à vue. LP/Arnaud Journois
Réau. Six surveillants du centre pénitentiaire sud francilien viennent d'être placés en garde à vue. LP/Arnaud Journois

    Les trafiquants de stupéfiants ne sont pas toujours ceux qu’on croit. Dans le cadre d’une enquête préliminaire, confiée au commissariat de Melun-Val de Seine après un signalement des services de l’administration pénitentiaire, six surveillants du centre pénitentiaire sud francilien, situé à Réau (Seine-et-Marne), ont été placés en garde à vue, mardi 12 mars, pour avoir participé à l’introduction en détention d’objets ou substances interdites notamment des téléphones portables, des bouteilles d’alcool et des produits stupéfiants. Le trafic durait au moins depuis octobre 2022.

    Ce jeudi 14 mars, le parquet de Melun a décidé d’ouvrir une information judiciaire des chefs d’association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants, remise illicite d’objets en détention, blanchiment et corruption. Ces six personnes seront présentées dans la journée à un juge d’instruction pour être mises en examen.

    « Le parquet a requis leur placement en détention provisoire. Les investigations se poursuivent désormais sous la direction du juge d’instruction », précise le procureur de la République au tribunal judiciaire de Melun, Jean-Michel Bourlès.

    « J’étais pris dans l’engrenage »

    Ce n’est pas la première fois que des surveillants pénitentiaires sont impliqués dans des trafics de stupéfiants. Au centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin, ce fut le cas pour l’un d’eux qui a été condamné par la justice en 2020 à quinze mois de prison ferme sans incarcération immédiate. Au tribunal, il avait reconnu avoir introduit du cannabis dans le centre pénitentiaire, à plusieurs reprises, en échange de 200 euros à chaque entrée.

    La marchandise lui était remise de nuit, sur le parking d’un magasin, par les proches d’un détenu, un certain « Wawa » qui passait commande sur la messagerie WhatsApp. « J’ai ramené le paquet au parloir avocat. Je pense que c’était du shit. Après, ça a recommencé. J’étais pris dans l’engrenage. Je l’avais fait une fois, il pouvait me dénoncer ».

    Dans ce même établissement, il y a un an, une surveillante avait été condamnée à une peine de deux ans de prison avec sursis pour avoir fait entrer des colis contenant notamment des téléphones portables, destinés à des détenus.