Aubervilliers : perpétuité requise contre le commanditaire de l’incendie du Transilvania

La perpétuité a été requise ce jeudi soir contre le commanditaire de l’incendie meurtrier au Transilvania et vingt ans contre les incendiaires.

 Aubervilliers, février 2020. Le Transilvania est resté fermé depuis l’incendie criminel dans lequel une serveuse avait péri dans les flammes.
Aubervilliers, février 2020. Le Transilvania est resté fermé depuis l’incendie criminel dans lequel une serveuse avait péri dans les flammes. LP/N.R.

    Après trois semaines de procès devant la cour d'assises des mineurs de Bobigny, les réquisitions de l'avocat général sont tombées ce jeudi et elles sont lourdes pour les quatre accusés poursuivis pour assassinat et tentative d'assassinat en bande organisée accompagnées de destruction du bien d'autrui.

    Le 11 juin 2017, ils avaient incendié le restaurant Le Transilvania à Aubervilliers alors que des clients et le personnel se trouvaient toujours à l'intérieur. Contre le commanditaire qui avait recruté des jeunes dans la cité des 4000 à La Courneuve, le ministère public a demandé la perpétuité. Agé de 26 ans et originaire d'Aubervilliers, il leur avait remis un bidon d'essence et donné l'ordre de mettre le feu au restaurant.

    L'incendie avait provoqué la mort d'une serveuse de 21 ans et avait grièvement brûlé une autre employée de 19 ans, toutes deux d'origine roumaine.

    L'acquittement demandé pour le mineur qui avait servi de chauffeur

    Jusqu'au terme du procès, il n'a jamais cessé de nier son implication. Les deux jeunes, âgés de 18 et 20 ans qui avaient répandu le carburant au pied des clients et des deux jeunes serveuses avaient, eux, reconnu leur participation, mais ils avaient nié l'intention homicide. Vingt ans ont été requis à leur encontre.

    Seul le chauffeur présumé sera épargné par l'avocat général. Il a été demandé l'acquittement contre ce mineur de 16 ans. A l'audience, les deux incendiaires étaient revenus sur leurs déclarations et l'avaient innocenté. Me Chloé Arnoux, avocate du jeune incendiaire de 20 ans a dépeint son client comme « une proie facile », mais aussi « un garçon poli ». « L'arrivée à La Courneuve a bouleversé sa vie », a-t-elle expliqué.

    Originaire du Mali, il a vite été confronté à la réalité de la cité. L'avocate en livre un tableau inquiétant : « Il y a des endroits et des gens pour qui si on travaille on est un PD. Il y a des gens pour qui le nombre de gardes à vue est un étalon de mérite et les mentions au casier judiciaire des faits d'armes. »

    Le verdict est attendu ce vendredi.