Sentier chinois d’Aubervilliers : 19 hommes jugés dans une affaire de blanchiment de 36 millions d’euros

Le procès commence ce mercredi à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Dans le rôle de la lessiveuse : des grossistes asiatiques de la plate-forme d’import-export, mais aussi un banquier, un amateur d’œuvres d’art ou des personnes sans emploi.

Aubervilliers (archives).  Les prévenus sont soupçonnés d'avoir fait partie d'une filière massive de blanchiment de cash provenant des commerces de gros. LP.
Aubervilliers (archives). Les prévenus sont soupçonnés d'avoir fait partie d'une filière massive de blanchiment de cash provenant des commerces de gros. LP.

    Opération « Virus », « Rétrovirus », « Fièvre Jaune ». Ces appellations désignaient les gros dossiers de blanchiment démantelés par la brigade de recherches et d’investigations financières (Brif) de la police judiciaire. Ils visaient tous des réseaux tentaculaires, qui partaient de la plateforme d’import-export asiatique d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), dans le quartier dit du Sentier chinois.

    À partir de ce mercredi et pendant treize jours, dix-neuf prévenus et neuf sociétés sont jugés au tribunal judiciaire de Bobigny, dans un nouveau dossier de blanchiment en bande organisée. Avec, pour centre névralgique, le Cifa (Centre international France Asie). Pour la police et les douanes, c’est un véritable « hub du blanchiment ». À tel point qu’il a inspiré une saison de la série « Engrenages » sur Canal +. Plus récemment, la saga « D’Argent et de Sang », sur la gigantesque arnaque aux quotas carbone, était aussi reliée aux grossistes d’Aubervilliers. La réalité est aussi énorme que la fiction. En mars dernier, le tribunal de Paris a jugé et condamné un autre réseau de 21 personnes.