L'obole des élus aux Restos du coeur

Le maire (UMP) des Pavillons-sous-Bois propose de réduire les indemnités du conseil municipal pour aider la nouvelle antenne des Restos, débordée par les demandes.

L'obole des élus aux Restos du coeur

    C'est une petit pavillon bercé par le ronronnement du tram-train, où s'empilent depuis peu paquets de couches, cageots d'oranges, briques de lait, boîtes de conserveâ?¦ Les Restos du coeur viennent d'emménager dans la minuscule gare de l'ancienne ligne de chemin de fer des Coquetiers. Jusqu'à présent, les familles devaient se rendre à l'antenne de Bondy pour bénéficier des distributions alimentaires. Ce nouveau point de rendez-vous connaît un succès fulgurant : 800 repas distribués en une semaine à une cinquantaine de familles. « Et j'ai déjà enregistré 13 inscriptions de plus ! » note Alexis Meffre, responsable de l'antenne des Pavillons.

    Ici comme ailleurs la crise pousse de plus en plus de familles aux Restos. L'association a pu s'installer dans ces locaux prêtés gratuitement par la ville, mais le sénateur-maire (UMP) Philippe Dallier veut faire davantage. Il propose de doubler sa subvention annuelle, de 3 500 à 7 000 â?¬. Pour dégager la somme, dans une période « de restrictions budgétaires et d'efforts demandés à tous les services de la ville », le maire s'attaqueâ?¦ aux indemnités des élus. A commencer par la sienne (3 000 â?¬ brut), qu'il veut rogner de 100 â?¬ par mois. Les adjoints au maire se verront délestés de 20 â?¬ mensuels, les conseillers délégués de 5 â?¬. Au total, l'économie réalisée atteindra 5 000 â?¬. « Cela permettra aussi d'augmenter les moyens alloués au centre communal d'action sociale », indique Philippe Dallier.

    Une telle proposition devrait être adoptée sans difficulté au prochain conseil, le 18 mars. Même dans les rangs de l'opposition, on approuve. « Je n'ai rien contre le fait que les indemnités baissent, après avoir un peu augmenté en début de mandature », estime le socialiste Romain Jaugeat. « Aider les Restos du coeur, c'est très bien, il n'y a rien à y redire », juge le Vert Alain Terres. Quant à Philippe Dallier, il donne à cette mesure un sens très politique : « Ce simple geste de solidarité vise également à rappeler que, dans cet espace du Grand Paris, si riche par ailleurs, il existe des territoires où les besoins sont immenses », affirme le sénateur dans un communiqué.

    A quelques semaines de la fin de la campagne annuelle menée par les Restos du coeur, le président départemental de l'association, Charles Lasbax, confirme que la demande a explosé cet hiver en Seine-Saint-Denis : « Le nombre de repas distribués pourrait atteindre les 3,2 millions cette année, contre 2,7 millions l'an dernier. »