Gagny : le marché du centre-ville déserté par les commerçants
Faute de fréquentation, les commerçants du marché couvert de Gagny, partent les uns après les autres.
Des étals vides, des allées désertes, des enseignes abandonnées… Le marché du centre-ville de Gagny semble à l'agonie. La faute aux grandes surfaces voisines, au marché plus attractif de la commune limitrophe.
Preuve de cette désaffection, ils ne sont plus que trois commerçants à investir les lieux le mercredi. Fini le boucher, le charcutier, le poissonnier, le fromager d'antan… Le volailler, arrivé il y a six ans, a vu le nombre de ses clients diminuer au fil des années mais parvient à maintenir son chiffre d'affaires. « La population a changé. Il n'y a pas assez de clients de passage. Ce sont surtout les habitués qui viennent me voir », précise la commerçante.
« Dans les années 1960, on avait des primeurs, des fleuristes… On était serrés dans les allées, tellement il y avait de monde », se souvient Annie, 72 ans. « Il y avait beaucoup de spécialités à l'époque. Aujourd'hui, le marché est mort », déplore Monique Raymond, une retraitée de 68 ans. « C'était nettement plus dynamique et convivial il y a dix ans », ajoute une autre fidèle du marché.
Autre explication à cette désertion : la localisation même du marché. Le marchand de fruits et légumes fait état d'un lieu « mal adapté avec des problèmes d'accessibilité et de visibilité », ce qui aurait conduit les consommateurs à bouder peu à peu ce rendez-vous. « Cet emplacement ne joue pas en la faveur des commerçants, souligne David Garcia. Les gens ont pris d'autres habitudes de consommation et maintenant c'est trop tard, ils ne sont pas revenus », relève l'un des primeurs.
Michel Teulet, le maire (LR), est bien conscient de ces difficultés. « Ce marché souffre de deux principaux défauts : la proximité du marché de l'Epoque de Villemomble, très bien achalandé et l'accès peu agréable du site coincé entre un parking souterrain et une HLM, se désole l'élu. Pour le moment, je n'envisage pas de le fermer mais je ne vois pas comment son activité pourrait se développer. Pas à cet endroit, en tout cas. »
