A Montreuil, les ventes de terrains, ça peut rapporter gros

Montreuil, conseil municipal du 6 avril. Plusieurs centaines d’agents de la ville avaient investi la salle des fêtes pour dénoncer les efforts demandés par la commune.
Montreuil, conseil municipal du 6 avril. Plusieurs centaines d’agents de la ville avaient investi la salle des fêtes pour dénoncer les efforts demandés par la commune. (LP/Aurélie Lebelle.)

    Faire des économies. Couper dans les dépenses et dans la masse salariale. Réduire les avantages des agents. Et tant pis si ça râle, si ça manifeste, si ça se met en grève. Pour ne pas augmenter les impôts des habitants, et faire face à la baisse des dotations de l'Etat, le refrain est repris en chœur à Montreuil depuis des mois. Mais la pilule ne passe pas pour autant auprès des agents qui seront encore présents ce mercredi soir dans la salle du conseil municipal.

    « Nous allons dénoncer la suppression de la prime spéciale d'installation et du congé pré-retraite qui sont notamment à l'ordre du jour, grogne Bernard Grenouillet, de la FSU-Montreuil. La municipalité veut encore économiser 3 M€ de dépenses de fonctionnement sur le dos des agents de la ville. »

    Pour sûr, le maire PC Patrice Bessac n'achète pas la paix sociale. Et il se réjouit que les mesures d'économies mises en place dans le budget 2015 — 7,3 M€ de dépenses de gestion en moins entre 2014 et 2015 — commencent déjà à porter leurs fruits. Tout cela est développé point par point dans le « compte administratif » de la ville, qui sera également à l'ordre du jour ce soir.

    Et ce bilan des comptes de la commune fait grincer des dents dans le microcosme politique local. On y découvre que les recettes de fonctionnement ont grimpé de 5,3 % entre 2014 et 2015, soit une manne de près de 10 M€, grâce à des ventes de terrains principalement dans le quartier de l'église et de la ZAC Fraternité.

    « On fait des économies de bouts de chandelles alors qu'il y a 10M€ qui rentrent ! dénonce le député PS Razzy Hammadi. On n'est pas à l'os comme on veut nous le faire croire. Et il y aura d'autres ventes similaires dans les années qui viennent quand on voit les chantiers en cours… Il aurait fallu caler le budget en anticipant ces recettes pour investir davantage ou ne pas impacter à ce point les agents ! »

    De leur côté, ça coince aussi en apprenant ces recettes exceptionnelles de dernière minute. Bernard Grenouillet déglutit, encaisse l'information. « On nous parle de la baisse des dotations et du fait que tout va mal, glisse-t-il. On nous demande toujours plus à cause de ça mais on ne nous parle jamais de ces rentrées d'argent… »