« Je veux être autonome »

JEAN-MARIE, 41 ans, bénéficiaire du RSA à Montreuil

« Je veux être autonome »

    « On va s'en sortir, hein, mon bout de chou ? On a déjà une maison maintenant ! » chuchote Jean-Marie avec tendresse à l'oreille de sa petite Chayili, 19 mois, qui grimpe sur ses genoux. S'en sortir, c'est l'objectif de ce papa de deux fillettes. A 41 ans, il bénéficie du RSA depuis six mois dans le cadre de l'expérimentation menée à Sevran. Pour lui, le parcours du combattant a commencé il y a longtemps.

    Inscrit au RMI depuis 1996, l'homme enchaîne depuis neuf ans CDD et missions courtes auprès du même employeur, une société de restauration collective. Il espère aujourd'hui décrocher un CDI : « Le RSA, c'est une bonne idée, ça permet de favoriser ceux qui travaillent. Mais je veux être autonome, gagner ma paye. »

    Pour l'heure, pas encore de contrat durable à l'horizon. En attendant, Jean-Marie et sa femme, Aminata, tentent de joindre les deux bouts. Lorsqu'il travaille un mois complet (pour un salaire avoisinant les 1 200 â?¬), le père touche un RSA de 353 â?¬.

    Auparavant, le couple touchait un RMI de 295 â?¬. « Mais lorsqu'il travaillait trois mois de suite, on lui coupait le RMI, et on se retrouvait sans revenus », souligne Aminata. La vraie nouveauté, c'est le logement social, enfin obtenu fin mars après des années de galère. Si la petite famille a enfin obtenu un appartement à Montreuil, c'est grâce au long accompagnement du service RMI de la ville.

    Jetant un oeil aux cartons pas encore déballés, Jean-Marie esquisse un sourire : « Ã?a y est, je sens que les choses commencent à changer. »