Romainville : les riverains rassurés mais prudents sur l’avenir du centre de tri

Le comité syndical du Syctom a rejeté, ce jeudi, le projet le plus contesté par les riverains concernant la rénovation de ce centre de tri, et opté pour un système de séchage des déchets sur place.

 Les travaux du centre de traitement des déchets ménagers à Romainville/Bobigny commenceront en 2021 et coûteront entre 250 et 300 millions d’euros.
Les travaux du centre de traitement des déchets ménagers à Romainville/Bobigny commenceront en 2021 et coûteront entre 250 et 300 millions d’euros. LP/Syctom/4Vents

    Corinne Valls, maire (DVG) de Romainville, se dit « soulagée ». Après six mois de concertation, le comité syndical du Syctom a finalement rendu, ce jeudi, sa décision concernant l'avenir de son centre de traitement des déchets ménagers à Romainville/Bobigny. C'est l'hypothèse deux, parmi trois proposées, qui a été retenue. Elle prévoit notamment un système de séchage, sur place, des ordures ménagères.

    Autrement dit, les déchets seront séchés, puis stockés sur place, avant d'être envoyés vers les incinérateurs du Syctom ou d'autres syndicats d'Île-de-France. Cette option permettant, d'après le syndicat, de limiter l'enfouissement des déchets. Sans solution de stockage en effet, les déchets qui ne pouvaient pas être brûlés étaient enfouis. Exit, donc, l'hypothèse numéro 3, la plus contestée, qui prévoyait de brûler les déchets sur place, constituant pour les opposants un incinérateur déguisé.

    « On est soulagé que l'hypothèse 3 ait été rejetée mais nous ne sommes pas enthousiastes non plus », avance, prudent, François Mouthon, membre de l'association de riverains Arivem, qui a participé aux différentes concertations. « Il reste des inquiétudes, ajoute-t-il. Notamment la capacité d'une telle usine à s'insérer dans un environnement urbain dense ». Et de pointer, par exemple, les risques d'odeurs dégagées par le site. Pour prévenir de tels désagréments, le Syctom prévoit de « maîtriser le volume d'air soufflé sur les déchets, puis de traiter l'air rejeté en dehors de l'usine », comme l'explique son directeur général des services, Martial Lorenzo.

    Ont été actés par ailleurs : l'utilisation du Canal de l'Ourcq pour l'évacuation des déchets, l'implantation d'une ressourcerie pour donner une seconde vie à certains objets, l'augmentation de la capacité du centre de tri, passant de 45 000 à 60 000 tonnes par an, l'accueil des biodéchets, ainsi qu'une importante rénovation architecturale de l'actuelle usine.

    Les travaux débuteront en 2021 pour une livraison en 2024. Le coût du projet, estimé entre 250 et 300 millions d'euros, sera financé en partie par la Taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM), collectée par les Etablissements publics territoriaux (EPT), tel qu'Est Ensemble, et dont une partie est ensuite reversée au Syctom pour financer le traitement des ordures ménagères.