Stains : les marmots choristes régalent leurs parents

La cité des Marmots, projet musical ambitieux avec 400 jeunes enfants, se prépare à l’école Victor-Renelle de Stains.

 Stains, ce vendredi. Mezze musical à l’école Victor-Renelle. Deux classes de CE2 et de CM 1 interprètent des chants traditionnels de la Méditerranée.
Stains, ce vendredi. Mezze musical à l’école Victor-Renelle. Deux classes de CE2 et de CM 1 interprètent des chants traditionnels de la Méditerranée. LP/NR

    Les 9 et 10 novembre prochains, au festival Villes de Musiques du Monde, un chœur de 400 enfants se produira à l'Embarcadère d'Aubervilliers. Comme tous les ans, la Cité des Marmots réalise ce tour de force avec les enfants de huit écoles de Seine-Saint-Denis. Un projet à la fois musical et éducatif qui a pour thème les chants des villes portuaires de la Méditerranée.

    Avant cet événement à l'automne, deux classes de CE2 et de CM 1 ont donné vendredi un avant-goût du spectacle devant le regard enamouré d'une vingtaine de parents. C'était l'heure du « mezze musical ». Un moment de transmission où ils (re)découvraient des mélodies traditionnelles interprétées par des voies enfantines. Moment de partage où les mamans étaient venues les bras chargés de plats aux saveurs elles aussi méditerranéennes.

    « C'est génial, s'exclame Salima Mamouni, la mère de Nassim. Ils sont encadrés par de grands professionnels. Le résultat est époustouflant. » Cette femme à la double origine algérienne et marocaine a cuisiné une pastilla au pigeon pour l'occasion. Elle ajoute : « On ne peut pas faire mieux pour découvrir toutes les cultures autour de la Méditerranée, la musique, la culture et la gastronomie ! »

    Nassim lui glisse qu'il a préféré chanter « Uzkudar », une chanson turque. Sa voisine Sarah, en CM 1, avait un faible pour la chanson d'amour napolitaine « O Sarracino ». « J'ai découvert de nouvelles langues. Ça me donne envie de parler italien », murmure la fillette, habituellement branchée sur les tubes de Rihanna.

    Pour Cindy Parmentier, institutrice de CE2, ce projet est beaucoup plus qu'une initiation musicale. « C'est une ouverture sur différentes cultures qui fédère le groupe autour d'un projet commun. Pour certains enfants qui ont des difficultés dans une discipline, la chorale leur permet de briller. »

    Dans cette école, classée en REP, les textes venus d'ailleurs choisis par la compagnie marseillaise Rassegna résonnent tout particulièrement. « Cela valorise ce que l'on rapporte de la maison », ajoute l'enseignante. C'est aussi le leitmotiv de la compagnie Rassegna. Bruno, son fondateur venu accompagner les choristes à la guitare, précise le fond du projet : « Chacun va s'enrichir de l'autre sans jamais prendre le dessus. C'est valable pour les langues, les rythmes et les instruments. Pourquoi ce qui fonctionne musicalement ne marcherait-il pas dans la vie tout simplement ? »