Ecrouée en Allemagne pour l’enlèvement de son fils à Villepinte

Illustration. Une bataille juridique s’annonce entre un couple divorcé en Turquie pour obtenir la garde de leur fils de 6 ans. Celui-ci, disparu à Villepinte la semaine dernière, a été retrouvé en Allemagne avec sa mère puis confié à son père.
Illustration. Une bataille juridique s’annonce entre un couple divorcé en Turquie pour obtenir la garde de leur fils de 6 ans. Celui-ci, disparu à Villepinte la semaine dernière, a été retrouvé en Allemagne avec sa mère puis confié à son père. (LP/Olivier Boitet)

    «Bonne nouvelle : le petit B., disparu depuis la semaine dernière a enfin été retrouvé. Il va «bien»... Souhaitons lui de retrouver très vite le cours de sa petite vie d'enfant», indique ce message internet publié la semaine dernière sur les réseaux sociaux. La disparition de ce petit garçon de 6 ans avait fait grand bruit localement, lorsqu'au petit matin du 8 mars, il avait tout simplement disparu, vraisemblablement enlevé, au pied de son immeuble, parc de la Noue, à Villepinte. Pour aller à l'école, il avait dévalé les escaliers le premier, distançant de quelques secondes sa nourrice. Une fois en bas, la nourrice ne l'avait plus vu.

    Bien que prenant très au sérieux la disparition, les autorités n'ont pas jugé utile de diffuser l'alerte enlèvement, convaincues que l'enfant était au cœur d'un tiraillement entre les parents, et se trouvait vraisemblablement dans les bras de sa mère. Une photo de l'enfant dans un train, parvenue quelques heures plus tard, leur donnait raison. «Le père et la mère se disputent l'enfant», résumaient plusieurs sources proches de l'affaire.

    Le parquet de Bobigny a toutefois diffusé un mandat d'arrêt européen pour enlèvement et c'est en Allemagne que l'enfant et sa mère ont été signalés. Elle faisait une demande de passeport pour son fils, auprès du consulat turc, le pays d'origine de l'enfant et de ses parents. Elle a été écrouée en Allemagne. «Ce n'est pas un enlèvement, cette femme a juste récupéré son fils, elle en a la garde, c'est le père qui a enlevé l'enfant de Turquie pour venir en France», proteste Fanny Saurat-Fontagnère, l'avocate de la mère, qui avance plusieurs jugements turcs dont l'«homologation» française serait en cours.

    Le père de l'enfant aurait contesté cette décision auprès d'un juge bordelais, mais aurait été débouté, toujours selon la défense de la mère. Malgré plusieurs sollicitations, le père de l'enfant, et son avocat n'ont pu être joints. Au parquet de Bobigny, on indiquait jeudi que l'enfant a été remis au père, sans autre détail. Plusieurs avocats se relayent, de Bordeaux à Francfort, en passant par Bobigny pour obtenir la libération de la mère et faire reconnaître son droit de garde.