Athlétisme : Clémence Calvin suspendue à titre provisoire

La marathonienne Clémence Calvin a lancé une course contre-la-montre pour prouver sa bonne foi. Elle a été suspendue à titre provisoire de toutes compétitions pour s’être soustraite à un contrôle antidopage au Maroc.

    C'est une course contre-la-montre qui démarre pour Clémence Calvin. L'athlète, qui souhaite participer au marathon de Paris ce dimanche, s'est vue notifier par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) une suspension à titre provisoire pour s'être soustraite à un contrôle antidopage au Maroc.

    « La suspension provisoire à titre conservatoire ne permet pas une participation (au marathon) », a indiqué son avocat Arnaud Péricard, lors d'une conférence de presse ce mercredi à Paris aux côtés de sa cliente rentrée en France, précisant qu'un recours est possible devant le Conseil d'Etat.

    La vice-championne d'Europe en titre de la spécialité s'est vue « notifier deux manquements (à des contrôles) le 27 mars… Elle s'est vue notifier par l'AFLD une suspension à titre provisoire, dans le cadre d'une procédure disciplinaire qui est motivée par une soustraction, j'ouvre les guillemets, à un prélèvement d'échantillon », a expliqué maître Péricard.

    Cette notification a été adressée ce mercredi matin, au retour de Clémence Calvin à Paris, où elle était géolocalisée.

    « C'était d'une violence inouïe »

    Après 15 jours de silence, l'athlète a enfin donné sa version des faits au sujet du 27 mars. « C'était à Marrakech et non à Ifrane comme je l'ai lu, commence-t-elle, la voix marquée par l'émotion. Avec mon époux (Samir Dahmani), nous allions chercher notre fils à la crèche. Il était environ 17h30. Tout d'un coup, une personne dans mon dos a dit : halte, police française ! Je n'ai pas compris ce qui est alors arrivé. »

    Deux hommes et une femme, que l'athlète n'identifie pas sur le moment, demandent où se trouve son mari. « Ils m'ont bousculé, alors que j'avais mon fils dans les bras, mon fils est tombé, c'était d'une violence inouïe, poursuit-elle. À aucun moment, ils m'ont dit que c'était pour un contrôle antidopage. Je n'ai pas su s'il y avait des médecins parmi ces trois personnes. On ne me l'a jamais dit. »

    Dans la rue, la scène dure plusieurs minutes. Le ton monte mais jamais les deux parties n'en viennent aux mains. « À un moment, nous sommes partis dans notre direction et les trois personnes dans la leur, continue Clémence Calvin. Il n'y a pas eu de fuite de notre côté ni de poursuite en face. » Le soir même, alors qu'elle ne se trouve pas chez elle, les contrôleurs reviennent. Absente, Clémence Calvin écope alors d'un no-show en plus de son « refus de contrôle ».

    Son compagnon et entraîneur également suspendu le temps de l'enquête

    « Depuis janvier 2018, ma cliente a été contrôlée 28 fois, précise, de son côté, maître Péricard. Tous ont été négatifs, jamais Mme Calvin n'a fui un contrôle. Nous sommes juste étonnés, pour ne pas dire plus, de la violence de ce dernier sur un territoire étranger qui plus est. »

    Samir Dahmani, son compagnon et entraîneur, a également été suspendu provisoirement par l'AFLD, le temps de l'enquête, pour « obstruction à un contrôle antidopage », a précisé l'avocat.

    Ce dernier va donc dans « les heures qui viennent engager un certain nombre de procédures, notamment de recours, qu'ils soient administratifs ou judiciaires, afin de faire lever cette suspension provisoire. »

    Clémence Calvin figurait sur les listes de départ du marathon de Paris dimanche, où elle espérait réaliser les minima pour les Jeux olympiques de Tokyo en 2020. « Le marathon de Paris, si je dois le courir, je le courrai parce que je suis fière et forte. Je n'ai aucun doute sur moi. Je suis quelqu'un d'intègre », a affirmé Clémence Calvin, en pleurs.