« Alberto a fait une faute »

ALAIN GALLOPIN, directeur sportif d'Astana

« Alberto a fait une faute »

    Dix-huit heures et vingt et une minutes. Hagard, Andreas Klöden s'engouffre dans la voiture de son directeur sportif, Alain Gallopin, qui l'a attendu après un interminable contrôle antidopage. Le coureur allemand d'Astana se jette sur le sandwich au saucisson qu'il y trouve et le dévore à grandes bouchées. Quatrième du général le matin à 2'17'' de Contador, il se retrouve désormais cinquième à 4'44'' de son coéquipier espagnol à causeâ?¦ d'une attaque de celui-ci dans les derniers kilomètres de la Colombière, dernier sommet du jour. Les deux Astana étaient alors en tête avec les frères Schleck. L'attaque du Maillot jaune a laissé sur place Klöden , qui terminera l'étape sixième à 2'27''.

    Dès l'arrivée, le Maillot jaune a rapidement été l'objet de vives critiques pour son offensive. Devant sa télé aux Etats-Unis, Levi Leipheimer, le coureur d'Astana rentré chez lui après une fracture du poignet, a le premier déclenché les hostilités via le site Internet de messagerie Twitter : « Si Andreas finit quatrième du général à moins de deux minutes de la troisième place, on saura où il les aura perduesâ?¦ » Au pied du bus Astana, Alain Gallopin se montre aussi sévère : « Attaquer n'était pas très judicieux. Andreas ( Klöden )a fait une fringale. Si Alberto n'avait pas attaqué, il aurait tenu plus longtemps. Il a fait ça parce qu'il en avait envie. C'est une faute. Il est jeune. Il faut qu'il apprenne aussi. »

    L'incompréhension d'Armstrong

    Après avoir passé la ligne le visage fermé, Johan Bruyneel, le manageur d'Astana va dans le même sens : « Moi, j'ai dit qu'il ne fallait pas attaquer aujourd'hui pour gagner le Tour de France. Ce qu'il a fait à cet instant n'était pas nécessaire. Il a pris une initiative. Ã?a n'a pas réussi. »

    Pourtant, le leader du Tour livre une version bien différente de l'épisode. « La tactique prévue avant l'étape était d'attaquer dans la Colombière, explique Contador. Johan (Bruyneel) nous a dit d'en parler entre nous. C'est ce que j'ai fait avec Klöden . Il m'a dit que si je voulais y aller il n'y avait aucun problème. Quand j'ai vu les frères Schleck revenir, j'ai coupé mon élan pour voir si Klöden pouvait suivre. C'est pour ça que je regardais toujours derrière. Au final, ma grande peine, c'est qu'il a perdu beaucoup de temps. »

    Lance Armstrong dont on attend ce soir l'annonce du sponsor de sa future équipe a fait savoir qu'il ne comprenait pas non plus l'offensive de l'Espagnol. Son travail de coéquipier hier pour marquer Wiggins a en revanche été salué unanimement. L'ambiance sera décidément particulière jusqu'au bout chez Astana.