Bourgoin joue plus qu'une finale

Bourgoin (Isère)

Bourgoin joue plus qu'une finale

    C'est le paradoxe berjallien. Poussif en championnat avec un maintien obtenu laborieusement, le club isérois disputera ce soir à Londres la finale du Challenge européen contre les Anglais de Northampton. Même s'il ne s'agit que de la petite Coupe d'Europe, les Berjalliens comptent sur cette finale pour redonner des couleurs au club : « Une victoire nous offrirait une place en H Cup (NDLR : la grande Coupe d'Europe) et ce serait forcément un plus en termes de rentrées financières », explique René Flamand, le président.

    En février, l'homme a succédé au célèbre à Pierre Martinet, mécène pendant treize ans. Première mission du nouveau patron : combler un passif de 2 millions d'euros. La municipalité a débloqué 574 000 â?¬, le conseil régional un million. Seul le conseil général se fait encore tirer l'oreille. Son président, le socialiste André Vallini, vient d'écrire au maire PS de Bourgoin, Alain Cottalorda, pour lui dire qu'il est « très favorable » à un rapprochement entre l'ancien club de Chabal et le Lyon olympique universitaire (NDLR : qui opère en Pro D2).

    La fuite des talents

    Cette perspective n'enchante guère à Bourgoin. Une victoire ce soir contribuerait grandement à défendre l'identité du CSBJ et son rugby « de village ». « Ce serait un signe fort en direction de tous nos partenaires et aiderait à pérenniser le club », reconnaît le capitaine Julien Frier. Car, comme chaque année, Bourgoin va devoir faire face à l'intersaison au départ de ses plus belles pépites. Le demi de mêlée international Morgan Parra (21 ans) a déjà signé à Clermont, le centre Yann David (21 ans) à Toulouse et l'ailier Matthieu Nicolas (22 ans) à Castres. Et avec un budget prévisionnel de 9 millions d'euros pour la saison prochaine, le CSBJ sait déjà qu'il devra encore faire des miracles.