Edel prend la relève

Edel prend la relève

    Le visage fermé, Edel a quitté le Parc des Princes samedi sans un mot aux micros qui se tendaient vers lui. Au lendemain de son entrée en jeu face à Auxerre (1-0) après la grave blessure de Grégory Coupet, le nouveau gardien titulaire du PSG a également refusé poliment les sollicitations à l'issue du décrassage.

    Pour celui dont tout le vestiaire loue la joie de vivre, l'heure n'était pas aux effusions de joie au moment où sa carrière parisienne va enfin prendre corps grâce à celui meurtri de son coéquipier. «Je ne voulais pas que cela se passe comme ça, explique-t-il sur le site du PSG. Je sais que certaines personnes vont dire que je suis content mais c'est faux. Greg, c'est un coéquipier qui est devenu un ami donc quand un choc comme celui-là arrive, ça m'affecte mais il faut continuer. Je bosse depuis que je suis arrivé ici, j'ai attendu ma chance, c'est vrai qu'elle arrive sur un coup du sort, mais c'est la vie...»

    La sienne n'a pas toujours été une voie bien tracée vers le succès. Débarqué à 15 ans au Pyunik Erevan sur les conseils d'agents douteux, Edel se retrouve à porter deux fois le maillot de l'équipe nationale arménienne. Deux lignes sur son CV qu'il espère voir rayées par la Fifa afin de pouvoir briguer une place dans la sélection camerounaise. Ses passages par le Rapid Bucarest (Roumanie) puis à la Gantoise (Belgique) ne sont pas des succès sportifs mais les pérégrinations du jeune homme lui forge le caractère et accessoirement lui permettent de maîtriser désormais cinq langues (français, anglais, arménien, russe et roumain).

    Arrivé à Paris durant l'été 2007 avec le statut de n°3, Edel touche aujourd'hui au but, lui qui avait envisagé de quitter la capitale à l'intersaison pour devenir titulaire. La saison dernière, il avait été appelé à quatre reprises par Paul Le Guen. Face à Nancy en Coupe de la Ligue, Montluçon en Coupe de France et Wolfsburg et Braga en Europa League, le portier parisien n'avait encaissé aucun but. Tout le PSG rêve de voir cette invincibilité se prolonger mercredi à Boulogne.