Football : le parquet espagnol réclame l’inculpation de Luis Rubiales pour agression sexuelle

Le président (suspendu) de la Fédération espagnol (RFEF), auteur du baiser non-consenti sur la joueuse Jenni Hermoso au soir de la finale de la Coupe du monde, est désormais passible de poursuites judiciaires pour agression sexuelle.

Le président de le RFEF Luis Rubiales, actuellement suspendu de ses fonctions, voit ce vendredi le parquet espagnol réclamer son inculpation pour agression sexuelle après son baiser forcé sur Jenni Hermoso (à gauche).  Photo AFP/Franck Fife
Le président de le RFEF Luis Rubiales, actuellement suspendu de ses fonctions, voit ce vendredi le parquet espagnol réclamer son inculpation pour agression sexuelle après son baiser forcé sur Jenni Hermoso (à gauche). Photo AFP/Franck Fife

    Le parquet espagnol a réclamé ce vendredi l’inculpation pour agression sexuelle du patron suspendu du foot espagnol Luis Rubiales, accusé d’avoir embrassé par surprise la joueuse espagnole Jennifer Hermoso après le sacre de la Roja féminine au Mondial en Australie.

    « Le procureur demande à ce que Luis Rubiales soit auditionné en qualité d’inculpé et Jenni Hermoso en tant que victime », a indiqué le parquet dans un communiqué.

    Un juge du tribunal madrilène de l’Audience nationale, compétent lorsque les faits se déroulent à l’étranger, sera désormais chargé d’admettre la requête du parquet ou de la classer sans suite.

    S’il l’admet, il confiera l’enquête à un juge d’instruction. Depuis une récente réforme du Code pénal espagnol, un baiser non consenti peut être considéré comme une agression sexuelle, catégorie pénale regroupant tout type de violence sexuelle.

    Cette disposition prévoit des peines d’emprisonnement d’un à quatre ans dans le cas d’agressions sexuelles dans lesquelles il n’y a pas intimidation, violence ou annulation de volonté, bien que l’organe de condamnation puisse imposer une peine d’emprisonnement dans la moitié inférieure (d’un an à deux ans et demi) ou une amende de 18 à 24 mois, en fonction de « la nature moindre de l’acte et de la situation personnelle de l’auteur de l’infraction. »



    En outre, ainsi que le rapporte le site eldiario.es, le procureur considère que Rubiales a également commis un crime de contrainte pour les « pressions constantes et répétées » auxquelles lui-même et son entourage auraient soumis Hermoso, sa famille et ses amis pour justifier et approuver publiquement un acte commis « contre sa volonté ». Le procureur, se basant sur le témoignage de la victime, comprend qu’elle a subi « une situation de harcèlement, contre le développement de sa vie dans la paix, la tranquillité et la liberté ».

    Dans la plainte, le procureur demande que les déclarations soient recueillies auprès de Rubiales, en condition d’enquête, et d’Hermoso en tant que victime. La plainte est présentée à la Cour nationale après que la joueuse a comparu devant le procureur et dénoncé des faits qui, selon sa déclaration, se sont produits sans son consentement.