Football féminin : la FIFPRO livre un rapport alarmant sur les conditions des joueuses lors du Mondial 2023

La FIFPRO, syndicat mondial des joueurs et joueuses pros, a interrogé 260 footballeuses après la Coupe du monde 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande. Livrant une enquête alarmante sur « la récupération, la préparation et l’indemnisation » des participantes.

L'Espagne a été sacrée championne du monde pour la première fois cet été en Australie (Photo by Icon sport)
L'Espagne a été sacrée championne du monde pour la première fois cet été en Australie (Photo by Icon sport)

    Ce mercredi, la FIFPRO, syndicat mondial des joueurs et joueuses professionnels, dévoile une « vaste enquête » qui souligne « la nécessité d’apporter encore des améliorations (…) en ce qui concerne le football féminin international au niveau du calendrier des matchs, de l’assistance médicale et des rémunérations. » La conclusion d’un rapport établi grâce aux témoignages de 260 joueuses ayant participé à la Coupe du monde 2023, remportée par l’Espagne et s’étant déroulée en Australie et Nouvelle-Zélande (20 juillet-20 août).

    La FIFPRO a interrogé des membres de 26 des 32 sélections qualifiées au Mondial et plusieurs chiffres pointent des conditions encore alarmantes en comparaison avec celles des hommes. Ainsi, 53 % des joueuses estiment ne pas avoir eu le repos nécessaire avant leur entrée en lice en Coupe du monde. Plus généralement, ce sont 66 % des athlètes qui estiment ne pas avoir été au meilleur de leur forme physique en début de compétition. « Ce qui met en évidence les problèmes persistants liés au calendrier des matchs internationaux et à la préparation des joueuses », explique la FIFPRO.

    Des examens médicaux non passés

    Depuis 2011, la FIFA avait pris l’habitude d’imiter le modèle masculin et d’organiser la Coupe du monde à l’issue de la saison sportive, la faisant débuter en juin et conclure en juillet. Mais pour cette édition en Australie et Nouvelle-Zélande, le choix s’est porté sur des dates plus tardives, coïncidant avec la préparation estivale habituelle des clubs européens, plus gros fournisseurs de joueuses. « J’essayais de me reposer et de me préparer en même temps, ce qui ne fonctionne pas vraiment », explique une joueuse à la FIFPRO.

    Par ailleurs, l’enquête détaille des inégalités importantes entre les joueuses. « Une sur trois gagne moins de 30 000 dollars par an grâce au football, et une sur cinq complète ses revenus par un second emploi », précise le syndicat. Par ailleurs, les conditions de voyage diffèrent aussi des sélections masculines : 20 % des joueuses ont effectué le vol retour dans leur pays d’origine en classe économique.

    Enfin, plus grave encore, la FIFA n’aurait pas respecté ses obligations médicales. Parmi les 260 joueuses interrogées, 10 % indiquent ne pas avoir subi d’examen médical avant la compétition et 22 % n’auraient pas passé d’électrocardiogramme « alors que ces deux examens sont prévus dans les règlements de la FIFA », souligne la FIFPRO.