Hatem Ben Arfa : une carrière jalonnée de clashs et de coups d’éclats extra-sportifs

Auteur d’un nouveau coup de sang après le match nul de Lille face à Bordeaux le week-end dernier, Hatem Ben Arfa fait l’objet d’une procédure disciplinaire lancée par le Losc. Retour sur quelques unes des nombreuses altercations qui ont marqué sa carrière.

Hatem Ben Arfa est sous le coup d'une procédure disciplinaire suite à un nouveau dérapage après le nul de son équipe face à Bordeaux samedi dernier. Icon Sport/Baptiste Fernandez
Hatem Ben Arfa est sous le coup d'une procédure disciplinaire suite à un nouveau dérapage après le nul de son équipe face à Bordeaux samedi dernier. Icon Sport/Baptiste Fernandez

    Reverra-t-on un jour Hatem Ben Arfa sur une pelouse de Ligue 1 ? La question se pose après la procédure disciplinaire lancée à l’encontre du joueur du Losc par son club, ce vendredi. L’ancien international français, 35 ans, a eu une vive altercation avec son coéquipier Tiago Djalo puis avec son entraîneur Jocelyn Gourvennec le week-end dernier, à la suite du nul de Lille face à Bordeaux. Le dernier d’une longue série de coups d’éclats extra-sportifs, qui n’ont cessé de marquer la carrière du milieu de terrain.

    « A la clairefontaine » : le premier clash

    L’histoire tumultueuse d’Hatem Ben Arfa commence dès son plus jeune âge. Personnage central de la série « A la clairefontaine », qui retrace le parcours de jeunes footballeurs formés à l’INF Clairefontaine, Hatem Ben Arfa, alors âgé d’à peine 13 ans, se fait notamment remarquer pour un clash avec le milieu de terrain Abou Diaby. Les deux jeunes s’échangent de nombreuses insultes, avant d’être séparés par d’autres coéquipiers. Un moment resté dans la légende du documentaire, et qui a suivi les deux joueurs, comme le reconnaissait Abou Diaby pour Transversales en 2017 : « C’est dommage, parce que moi comme lui, ça ne nous a pas servi. Ça a renvoyé une mauvaise image, mais Hatem et moi on était extrêmement proches ».

    A Lyon : petit pont et bagarre

    En mars 2008, lors d’un entraînement d’avant-match contre le FC Sochaux Montbéliard en Coupe de France, Ben Arfa s’en prend à son coéquipier Sébastien Squillaci. Le dribbleur fait un petit pont au défenseur, avant de l’insulter. A la fin de la séance, Squilacci lui aurait demandé de répéter ce qu’il avait dit, et Ben Arfa se serait exécuté, avant que les deux hommes en viennent aux mains. Des années plus tard, l’ancien gardien de l’OL Rémi Vercoutre avait raconté cette histoire en détail à L’Equipe : « Toto est rentré au vestiaire très fâché, il a pris son téléphone pour discuter avec son frère, essayer de se calmer. Hatem a débarqué et remis deux sous dans la musique ! Et là, Toto a mis Hatem dans le placard. Il l’a fendu en deux, comme il faut. C’était violent ».

    OM : Refus d’entrer en jeu et clash avec l’entraîneur

    Dès ses débuts à Marseille, Hatem Ben Arfa retombe dans ses travers comportementaux. Lors d’un match au sommet entre l’Olympique de Marseille et le PSG, l’entraîneur de l’OM de l’époque, Eric Gerets, ne le titularise pas. Alors qu’il souhaite faire entrer le jeune joueur à la mi-temps, celui-ci refuse de s’échauffer et donc d’entrer en jeu. Un épisode qu’il choisira de raconter de manière humoristique et animée lors de son passage au PSG en 2016.

    A Marseille, les déboires d’Hatem Ben Arfa ont ensuite continué avec le nouvel entraîneur, Didier Deschamps. « Tu me casses les couilles », aurait un jour lancé le joueur à l’actuel sélectionneur des Bleus. Arrivé à la Commanderie en 2008, l’ancien Lyonnais n’aura jamais vraiment réussi à s’imposer dans la cité phocéenne.

    Newcastle : viré après un accrochage avec son coach Alan Pardew

    En avril 2014, après une grosse dégradation des relations entre Hatem Ben Arfa et son coach à Newcastle Alan Pardew, celui-ci décide de le virer du club. En conflits depuis de longs mois avec ses dirigeants, le milieu de terrain aurait eu une altercation avec le technicien anglais, le coup de sang de trop. Selon un dirigeant du club, qui s’était exprimé après cet épisode pour le Daily Mail, « Alan Pardew et son équipe ont mis tout leur esprit pour trouver une solution. Mais ils ont dû se résoudre à la décision qu’ils pensaient la bonne pour le club et le reste de l’équipe première ». Et d’ajouter : « Tout le monde sait quel joueur excellent Ben Arfa peut être, mais cette saison a été si négative, sûr et en dehors du terrain, que cela avait un effet négatif pour le reste de l’équipe. Et en effet, depuis qu’il est rentré en France, les choses se sont considérablement arrangées pour l’équipe ».

    Avec les Bleus : Coup de téléphone en plein vestiaire et critiques appuyées

    A l’issue d’une défaite de l’équipe de France contre la Suède en phase de groupes de l’Euro 2012, Hatem Ben Arfa, avait téléphoné en plein milieu du vestiaire des Bleus. Rappelé à l’ordre par le sélectionneur Laurent Blanc, le joueur, alors à Newcastle, avait alors répété les critiques envers les choix du coach. Sorti à la 59e par son entraîneur, Ben Arfa avait notamment précisé qu’il y avait « plus nul » que lui sur le terrain, mais n’en était pas venu aux insultes.

    Le milieu offensif totalise 15 sélections en équipe de France, pour deux buts marqués.
    Le milieu offensif totalise 15 sélections en équipe de France, pour deux buts marqués.

    PSG : deux ans de calvaire

    Arrivé au PSG au sortir d’une saison pleine avec Nice, Hatem Ben Arfa n’aura jamais fait réellement partie des plans des entraîneurs du club parisien. Déterminé à prouver sa valeur et à jouer, Ben Arfa s’est rapidement agacé et la situation s’est sensiblement compliquée suite à un échange tendu datant d’avril 2017 entre Ben Arfa et Al-Khelaïfi en présence de l’Émir du Qatar.

    Par la suite, un autre litige, économique cette fois, va naître entre les deux parties. Ecarté du groupe professionnel durant plus d’un an, d’avril 2017 à la fin de son contrat en juillet 2018, « HBA » estime qu’il est victime d’une amende déguisée, et mis à la porte pour éviter de toucher des primes. L’affaire se terminera aux Prud’hommes. Alors qu’il réclame 7,7 millions d’euros au club, le joueur sera finalement débouté de toutes ses demandes. Le PSG, lui, a toujours soutenu que la mise à l’écart du joueur était purement sportive.