Ligue 1 : Valentin Rongier, plus qu’un joker pour Marseille

Si l’OM, qui joue ce vendredi soir à Rennes, est un beau dauphin du PSG, il le doit notamment à la rapide intégration de Valentin Rongier, passé en quatre mois du statut de joker à celui de patron du milieu.

 En Ligue 1, Valentin Rongier s’est imposé comme un élément incontournable à l’OM en étant titulaire à douze reprises depuis son arrivée en septembre.
En Ligue 1, Valentin Rongier s’est imposé comme un élément incontournable à l’OM en étant titulaire à douze reprises depuis son arrivée en septembre. AFP/Nicolas Tucat

    Il n'y a pas qu'au cinéma que « Joker » a été un des grands succès du second semestre 2019. Au stade Vélodrome aussi, on applaudit Valentin Rongier, le joker du mercato. Pour s'être engagé, contre 13 millions d'euros (M€), avec Marseille le 3 septembre dernier, quelques heures après la fermeture du marché des transferts estival, l'ex-Nantais avait, malgré lui, grillé la possibilité réglementaire du club d'engager ensuite un joueur, hors période de mutation. Mais la réussite a été totale.

    Indispensable à Nantes, Rongier, 25 ans, l'est devenu sous ses nouvelles couleur. Les lectures des feuilles de matchs l'attestent : cette saison, avec ses deux clubs, il a disputé 18 matchs de championnat sur 19. Et encore, sa seule absence, c'était le 31 août pour Nantes-Montpellier (1-0), car il était en train de négocier son transfert avec Marseille. Ce vendredi soir à Rennes, il sera encore un des atouts majeurs du dauphin du PSG en appel sur les terres du 3e de Ligue 1.

    «Un gros caractère»

    À l'OM, le natif de Mâcon a donc parfaitement réussi son intégration. Après trois matchs comme remplaçant, il est devenu un titulaire indispensable dans l'esprit d'André Villas-Boas. Mais il a été encore plus rapide pour se mettre le public marseillais dans la poche. Juste le temps de son premier match, le 15 septembre à Monaco remporté (4-3) dans un stade Louis-II surtout rempli de supporters phocéens.

    À la fin, Rongier a posté, sur son compte Instagram : « Très heureux avec cette magnifique victoire à domi… à l'extérieur pardon ».

    Les Olympiens ont adoré le chambrage. Son agent depuis six ans, Franck Belhassen, n'est pas surpris de cette réussite. « Valentin est quelqu'un de structuré et de bien éduqué. Il a un gros caractère car, longtemps, Nantes a eu des doutes sur lui et ne lui proposait que des contrats d'un an. Mais il s'est accroché. »

    «C'était l'OM ou rien»

    Il a aussi patienté avant de s'envoler loin des Canaris. « Il a eu l'opportunité de partir en 2017 car Sergio Conceicao (NDLR : l'ex-coach nantais) voulait l'emmener à Porto explique Belhassen. Il a dit non. En 2018, l'OM le désirait déjà, mais Waldemar Kita, qui venait de voir filer Leo Dubois à Lyon, était réticent. Et Valentin s'est souvenu que, lorsqu'il s'était rompu les ligaments croisés, les Kita père et fils avaient prolongé son contrat. » À Nantes, Rongier a laissé effectivement un bon souvenir. « Intellectuellement, c'est un type brillant et posé, explique-t-on du côté du club. Ici, les anciens le comparent, pour cela, à Didier Deschamps »

    En 2019, la porte s'est ouverte. Il a reçu des offres de Watford et de la Fiorentina quand Lyon et Monaco venaient aux nouvelles. « Mais l'OM était sa priorité absolue, lâche son agent. Dans sa tête, c'était l'OM ou rien ». À Marseille, il s'est rapproché des autres milieux, Morgan Sanson, Maxime Lopez et Kevin Strootman.

    « Si tu prouves à tes coéquipiers qu'ils peuvent te donner le ballon sans craindre de le perdre, note-t-il, ils vont plus facilement te le donner. J'ai eu des affinités avec tout le monde dès le départ, donc forcément ça aide. » Il montre aussi l'exemple en dehors des pelouses. Notamment en arrivant souvent vers 8h15 pour une séance prévue à 10 heures afin d'entamer un travail de gainage.

    En quatre mois, le joker s'est mué en cadre. « N'exagérez pas, un cadre, c'est fait pour accrocher au mur, sourit son agent. » Peut-être, mais il mettrait en valeur une belle affiche du Joker…