Hatem Ben Arfa vers la sortie

Hatem Ben Arfa vers la sortie

    Mâchoire crispée, tête baissée, il ne tente même plus de sauver les apparences. Les insanités proférées, mardi matin, à l'encontre de Didier Deschamps, son entraîneur, pourraient obliger Hatem Ben Arfa, 22 ans, à un exil forcé. « Il a eu une attitude déplacée mais l'incident est clos », a dit hier Deschamps. Avant d'ajouter : « Il n'y aura pas de porte de sortie avant janvier. »

    La riposte de son clan

    « On veut faire craquer Hatem. » Michel Ouazine, conseiller de Ben Arfa depuis son adolescence, se veut catégorique. « Il a commis une erreur et il est allé s'excuser dans le bureau de l'entraîneur juste après la séance, dit-il. La situation a au moins un mérite : l'OM dévoile sa position au sujet d'Hatem. » Le malaise entre Deschamps et Ben Arfa dure depuis le début de la saison. « Ils ne se parlent pas, ou simplement pour provoquer, ajoute Ouazine. Deschamps lui dit juste : Ton maillot est mal mis, ton short est mal mis . » Mais avec son dernier écart mardi, le joueur s'est désormais mis à dos José Anigo, son plus fervent partisan par le passé. Quand Ben Arfa avait refusé d'entrer en jeu face au PSG en octobre 2008, Anigo l'avait poussé à s'excuser publiquement dès le lendemain.

    Fin octobre, le directeur sportif nous confiait que le meneur de jeu avait jusqu'à l'été prochain pour faire ses preuves. Le délai semble considérablement raccourci. Dans les prochaines heures, le clan Ben Arfa, étoffé de l'avocat Jean-Jacques Bertrand, va rencontrer Anigo et Deschamps. « Hatem veut rester à Marseille, il est prêt à jouer en CFA 2 s'il le faut, dit Ouazine. Si les dirigeants veulent qu'il parte, alors on réglera ça le plus proprement possible. »

    Les raisons d'un mal-être

    Le tournant a lieu le 17 octobre dernier, à Nancy. Ben Arfa est persuadé de débuter. Deschamps titularise finalement Valbuena pour la première fois de la saison.

    « Il a pris un coup de massue sur la tête. Ã?a l'a sacrément déprimé », assure un proche de Ben Arfa. Deschamps ne se cache plus : l'inconstance de l'ex-Lyonnais et son peu de goût pour le pressing et le combat l'irritent. Le joueur, lui, se braque. « Ce n'est pas le footballeur le plus pénible que j'ai eu à coacher, explique Eric Gerets depuis l'Arabie saoudite. Il peut marcher sur la même ligne que les autres. C'est un métier dur, il doit apprendre à surmonter ses états d'âme. La saison dernière, on avait réussi à améliorer les choses, à exploiter 80 % de son potentiel. Les 20 % restants, lui seul peut les sortir. On ne parlait pas des heures et des heures, mais cinq minutes parfois dans mon bureau. Surtout, je crois qu'il s'épanouissait dans le groupe, il jouait à sa place, dans l'axe. Il voyait que la vie pouvait être belle. » En quelques mois, elle a viré au calvaire.