« Il y a un malaise évident »

YVON TROTEL, psychologue du sport

« Il y a un malaise évident »

    Pour ce psychologue spécialisé dans le sport, le flou autour de la succession de Paul Le Guen explique, en partie, la défaite de samedi.

    L'incertitude concernant le nom du futur entraîneur peut-elle peser sur les performances d'une équipe ?

    Yvon Trotel . Cela peut jouer. Quand on reste trop longtemps dans l'expectative, le doute s'installe, même chez des sportifs de haut niveau. Insidieusement, chacun se met à penser à sa situation personnelle. Tout le monde se demande ce que le nouvel entraîneur va vouloir faire de lui. Cela suffit parfois à casser une dynamique.

    Est-ce l'explication à la défaite contre Auxerre ?

    Ce n'est pas aussi évident, même s'il n'y a pas eu un collectif qui s'est battu corps et âme. Mais ce qui est plus sûr, ce sont les conséquences de cette défaite. Cela va ajouter de l'inquiétude à l'inquiétude. Le contexte devient morose. Parfois, des succès permettent de taire des choses. Les défaites, elles, font que chacun va ruminer dans son coin. Les clans, s'il y en a, se consolident dans ce contexte.

    L'idéal est-il de connaître rapidement le nom du successeur de Le Guen ?

    C'est simple : soit on sait et on dit tout, soit on ne dit rien. Il y a un malaise évident. Pour remplacer Le Guen, on parle de Kombouaré, mais personne n'ose l'affirmer. Si les dirigeants ne connaissent pas encore son successeur, ils doivent absolument ne rien dire et ne pas laisser filtrer le moindre nom. Là, on est entre deux eaux. Les joueurs de Valenciennes sont également à plaindre, car l'incertitude est aussi valable pour eux.