JO 2016 : Obama défend sa ville de Chicago à Copenhague

JO 2016 : Obama défend sa ville de Chicago à Copenhague

    Tony Blair, l'ancien premier ministre britannique l'avait bien compris. Jouer les VRP pour convaincre le Comité international olympique (CIO) d'attribuer les Jeux Olympiques à son pays peut s'avérer payant. En juillet 2005 à Singapour, il avait raflé la mise au nez et à la barbe de la candidature française et de Paris. Grâce à quelques entretiens bien menés, hors des règles du CIO, dans sa chambre d'hôtel. Barack Obama aura-t-il la même chance que son homologue britannnique? Le président américain vient d'arriver en guest-star à Copenhague, pour essayer de convaincre le CIO de confier à «sa» ville de Chicago l'organisation des JO de 2016.

    Ces deux derniers jours, son épouse Michele Obama aura été de toutes les réceptions de la capitale danoise. Accompagnée de l'animatrice Oprah Winfrey, elle a mené un lobbying intensif en faveur de sa ville natale. Elle a notamment discuté avec le prince Albert de Monaco, membre du CIO.

    La Première dame devait initialement représenter seule Chicago à Copenhague. Mais le vote s'annonce serré, et les plus hauts dirigeants du Brésil, d'Espagne et du Japon ont décidé de faire le voyage. Barack Obama a alors décidé de bousculer son emploi du temps chargé pour effectuer un aller-retour express et mettre son prestige international et toutes les chances du côté de Chicago. Il quittera l'Europe à 13 heures.

    Le président américain a fini de préparer son grand oral à bord de l'avion. Il devait même continuer, de l'avion, à appeler des délégués hésitants, a dit son porte-parole Robert Gibbs.

    Devant les membres du Comité qui l'entendront avec son épouse, Barack Obama est prêt à répondre aux éventuelles questions sur la violence à Chicago, a dit son porte-parole après qu'une vidéo montrant le meurtre d'un adolescent de la cité par une bande de jeunes en furie a mis la Maison Blanche dans un mauvais pas.

    Chicago est la co-favorite de l'élection, avec Rio de Janeiro, qui revendique le privilège de devenir la première ville sud-américaine à accueillir les Jeux. Le président Lula a lui-aussi fait le déplacement.

    M. Obama ne devrait rester que quelques heures au Danemark. Il doit quand même rencontrer (avec son épouse) la reine Marghrete et le prince consort Henrik, et le Premier ministre Lars Loekke Rasmussen.

    Les Obama devraient être dans l'avion du retour vendredi quand le CIO tranchera. Selon M. Gibbs, M. Obama compte sur les télévisions et les téléphones dans l'avion pour lui apprendre la nouvelle.

    Pour certains de ses adversaires politiques, ces quelques heures loin d'un pays en guerre et en crise sont quand même de trop.

    «Au moment où le président sera à Copenhague demain, les Américains se réveilleront pour entendre que des centaines des milliers de leurs compatriotes ont perdu leur emploi le mois dernier», a accusé John Boehner, un éminent républicain, en faisant référence à la publication attendue vendredi des chiffres du chômage pour septembre.

    La Maison Blanche rétorque que les Jeux créeraient de nombreux emplois et qu'où qu'il soit, M. Obama est toujours en prise avec les réalités du moment.