Le Mével revient de loin

Le Grand-Bornand (Haute-Savoie)

Le Mével revient de loin

    Après l'arrivée au Grand-Bornand, il est apparu une serviette éponge soigneusement nouée autour du coup. Assis sur les marches de son bus, Christophe Le Mével a le sentiment de revenir de loin. Malade hier matin, au départ de Bourg-Saint-Maurice, le premier Français, alors 7e au général, était persuadé que ses efforts de la veille (il avait gagné deux places) allaient être réduits à néant. « J'avais 38° C de fièvre. J'avais mal à la tête. Mal à la gorge. C'était la plus belle étape du Tour et je voulais défendre ma place, avoue le coureur de la Française des jeux. Durant les deux premières heures de course, je n'étais pas bien du tout. J'ai eu peur de bâcher. Et au fur et à mesure, cela a été de mieux en mieux. » A tel point que le Breton va parvenir à terminer 11e de l'étape et perdre seulement deux places au général (NDLR : il est dépassé par Frank Schleck et Christian Vande Velde). « Si on m'avait dit ce matin que je me classerai onzième, j'aurais signé tout de suite », avoue Le Mével, qui a su gérer sa course.

    « Je viens de me révéler »

    « Vu dans l'état où j'étais, je ne voulais pas me mettre dans le rouge. Sinon, je passais par la fenêtre. Sur la fin, je suis monté à mon train. Au pied du col de Romme, je me suis même volontairement écarté. » Aujourd'hui, lors du chrono, il ne sera pas à la fête. Il s'attend à perdre plusieurs minutes sur les spécialistes mais pas sa place de premier Tricolore au général à laquelle il tient énormément. « Le temps que je vais perdre dans le chrono, j'entends bien le reprendre sur les pentes du mont Ventoux. » Le garçon deviendrait-il ambitieux ? « Maintenant je peux l'être, assène-t-il avec autorité. Je pense que je viens de me révéler. Si je parviens à rester dans le top 10, on pourra compter sur moi dans le futur. » Le Mével se prend même à regretter de ne pas avoir repéré les étapes importantes de l'épreuve. « Je n'ai rien reconnu.

    L'an prochain, si je veux faire le Tour à 100 %, je devrai absolument le faire. Réaliser un bon Tour cela passe par ça. »

    Proche de l'abandon le matin, Le Mével s'est, au final, offert une belle victoire sur lui-même. « Je sais que je n'aurais plus trop d'ouvertures pour tenter un gros coup. Mais il reste encore de belles choses à faire. En attendant, je vais déjà essayer de me retaper pour le mont Ventoux. »