US Open : Sloane Stephens remporte le tournoi face à son amie Madison Keys

L'Américaine remporte son premier tournoi du Grand Chelem.

New York (Etats-Unis), samedi. Sloane Stephens (à droite) soulève son trophée de gagnante de l'US Open au côté de Madison Keys.
New York (Etats-Unis), samedi. Sloane Stephens (à droite) soulève son trophée de gagnante de l'US Open au côté de Madison Keys. Reuters/Andrew Kelly

    Un match à sens unique. L'Américaine Sloane Stephens, 24 ans, a remporté samedi soir l'US Open de tennis en deux sets, 6-3, 6-0, face à sa compatriote et amie âgée de 22 ans, Madison Keys.

    Les deux jeunes femmes sont restées de longues minutes dans les bras l'une de l'autre, en larmes, au milieu du Arthur Ashe Stadium, comme pour garder à tout jamais le souvenir de ce moment unique. Complices, elles se sont ensuite assises l'une à côté de l'autre entre rires et larmes pour attendre la cérémonie protocolaire. Mais seule l'une d'elles est devenue reine de New York et a décroché le titre le plus important de sa carrière, auquel s'ajoute un chèque de 3,7 millions de dollars (3,07 millions d'euros). L'US Open, tournoi du Grand Chelem, est un des quatre tournois majeurs, qui sont aussi les plus richement dotés de la saison, avec l'Open d'Australie, Roland-Garros et Wimbledon.

    Cette vidéo montre la balle de match ainsi que la longue accolade qui a suivi entre les deux joueuses et amies.

    «J'ai été opérée le 23 janvier et si on m'avait dit alors que je gagnerais l'US Open, j'aurais dit que c'était absolument impossible», a réagi Stephens, blessée à un pied en août 2016. Mais plus encore que son triomphe ou sa longue pause forcée qui l'a vue sombrer au-delà de la 900e place mondiale (957e), elle s'est attardée dans un discours très émouvant sur son amitié avec son adversaire. «Mad est ma meilleure amie. Il n'y a personne que j'aurais voulu davantage affronter à cette occasion. Je lui ai dit que j'aurais bien voulu que ça soit un match nul. Je sais que la réciproque aurait été vraie. C'est ça la vraie amitié», a-t-elle insisté devant 20 000 spectateurs, dont ses proches et son compagnon, l'international américain de football Jozy Altidore.

    La Floridienne, fille d'une ancienne nageuse de haut-niveau et d'un joueur de football américain décédé dans un accident de voiture, a aussi donné un sérieux coup de jeune au tennis américain qui a, en l'absence de sa reine Serena Williams, jeune maman, placé quatre représentantes en demi-finales. Elle est la première Américaine sacrée en Grand Chelem depuis Jennifer Capriati à l'Open d'Australie 2002, et à l'US Open depuis Lindsay Davenport en 1998, qui ne s'appelle pas Venus ou Serena Williams.

    New York (Etats-Unis), samedi soir. Sloane Stephens renvoie la balle pendant la finale de l'US Open. (AFP/Jewel Samad)

    Revenue sur le circuit fin juillet, Stephens, qui va bondir à la 17e place mondiale lundi, a surpris en atteignant les demi-finales des tournois de Toronto (Canada) et de Cincinnati (Etatst-Unis) en août, juste avant l'US Open. A New York, après avoir éliminé notamment l'Italienne Roberta Vinci au premier tour, la Slovaque Dominika Cibulkova au tour suivant et surtout sa compatriote Venus Williams en demi-finale, Stephens a nettement dominé Keys, beaucoup trop nerveuse. Cette dernière, opérée à deux reprises d'un poignet en 2017, n'a pas trouvé de solution dans la seconde manche, où elle a perdu pied.

    «C'est vraiment étrange comme situation : je suis triste, blessée même, d'avoir perdu, et je suis tellement heureuse que Sloane ait gagné», a déclaré Madison Keys. «Il va d'abord me falloir plusieurs semaines pour réaliser ce que j'ai accompli», explique, pour sa part, Sloane Stephens. Si je raconte mon histoire à quelqu'un, il va me dire : C'est fou !» Naturelle, elle a abordé avec sourire la question de l'argent, un sujet souvent délicat dans le tennis professionnel. «Bien sûr que je veux encore gagner un autre titre du Grand Chelem. Avez-vous vu le chèque qu'on m'a remis ? Si ça, cela ne vous donne pas envie de gagner...!?!» Elle a également révélé qu'elle avait une crainte pendant qu'elle soulevait le trophée : «Tout ce que j'espérais, c'est qu'il n'y ait pas de transpiration au niveau de ma poitrine, je ne voulais pas que la photo la plus importante soit horrible.»